« Nous avons la capacité de mettre en
circulation suffisamment de bus supplémentaires pour remplacer les services
supprimés », confirme Sylvain Langis. Il indique que son initiative serait
la conséquence d’une entente passée avec Via Rail et qui s’appliquerait en cas
de grève. Isabelle
Arthur, porte-parole d’Air Canada, confirme que « depuis plusieurs années
maintenant, nous avons une entente avec Via Rail ». Lors d’opérations
irrégulières, telles qu’une tempête de neige, « s’il y a des places disponibles
sur les trains, Via Rail peut accepter nos passagers sur leurs trains.
De la
même façon, nous acceptons leurs passagers sur nos vols si nous avons de la
place disponible ». Le porte-parole de Via Rail confirme qu’il
existe des ententes de réciprocité dans tout le Canada entre les différents
transporteurs routiers et aériens pour éviter que leurs passagers ne soient
bloqués, quelle qu’en soit la raison. Mais il indique que ces ententes ne sont
actives que lorsque le transporteur concerné le demande. « Ce qui n’est
pas le cas de Via Rail cette fois, puisque même en cas de grève, un service
minimum sera assuré », indique Malcolm Andrews.
Pour l’instant, Via Rail n’a
pas l’intention de faire appel à ses compétiteurs pour acheminer ses passagers
en cas de déclenchement de la grève la semaine prochaine.
MENACE DE GRÈVE
Une menace de grève plane toujours sur la
circulation des trains de voyageurs au Canada dès le début de la semaine
prochaine. Des négociations de dernières minutes ont lieu entre Via Rail et une
partie de son personnel, afin de renouveler leur convention collective échue
depuis le 31 décembre dernier. Si ces négociations échouaient, le mandat de
grève voté à 90 % il y a deux semaines pourrait être utilisé dès le 28
juin. La convention collective des employés de Via Rail, membres du syndicat
des TCA, soit 2200 employés fournissant des services dans les gares à bord des
trains (sauf les mécaniciens de locomotives), ainsi que les employés préposés à
l’entretien, est échue depuis le 31 décembre dernier.
Selon Abe Rosner, le porte-parole du syndicat
TCA chez Via Rail, « aucune offre monétaire globale n’a été déposée par
l’employeur malgré les six mois écoulés. Il nous demande beaucoup de
concessions ». Abe Rosner estime que le temps est presque épuisé pour trouver
une solution. Via Rail demeure optimiste et estime qu’« il
est encore possible de négocier une nouvelle convention collective avant
l’échéance de dimanche soir », croit Malcolm Andrews, le porte-parole de
Via Rail. En cas de déclenchement de la grève, Via Rail a élaboré un plan de
services ferroviaires de base pour toutes ses liaisons en faisant appel pour
cela à ses cadres, mais aussi aux services des mécaniciens de locomotives.
Une première historique pour le service
minimum chez Via Rail
Selon le TCA, en cas d’organisation de ce
service minimum, « ce serait une première historique, en trente deux ans
d’existence de Via Rail. Lors des négociations antérieures, Via avait promis
qu’en cas de conflit, elle ne tenterait pas d’exploiter son réseau ». Le
syndicat estime qu’il s’agit d’un manque de respect de la direction à son
égard. Il ne s’agit que du troisième conflit potentiel depuis le début de la
compagnie. En 1995, la première grève avait immobilisé le trafic pendant une
semaine. L’année dernière, le conflit avec les mécaniciens de locomotives
n’avait provoqué que deux jours d’arrêt des trains.
« En cas improbable où la grève serait
déclenchée », Malcolm Andrews, porte-parole de Via Rail, estime pouvoir
maintenir environ 30 % du service normal. « Cela signifie un à deux aller-retour par
jour sur l’axe Québec-Windsor au lieu de quatre, et un aller-retour par semaine
dans le cas des liaisons à long parcours qui ont lieu normalement trois fois
par semaine ».
Source : Argent