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Vins de bolla, rÉgion de vÉrone

 

Au Québec aussi, nous avons de bons écrivains oubliés,
entre autres presque tous ceux qui ont été publiés avant les années soixante,
comme si la Révolution tranquille
les avait effacés de la mémoire collective. Que connaissent nos étudiants des
œuvres littéraires de Joseph Raiche, du Frère Marie-Victorin, et même de Louis
Fréchette? Il faudrait un jour rééditer ce patrimoine culturel pour le remettre
dans les bibliothèques des écoles.

De ce pas, je suis arrivé devant la porte du Graziella,
où j’ai rencontré d’autres amis chroniqueurs avec lesquels je suis allé à la
rencontre de Michel Beauregard, directeur national du marketing chez Vins
Philippe Dandurand, de Laure Garnier, son adjointe, et de Stefano Puppini, le directeur
régional du Gruppo Italiano Vini, qui produit les vins de Bolla.

Stefano Puppini nous a présenté la maison Bolla. À
l’origine, le fondateur Abele Bolla avait une auberge dans la ville médiévale
de Soave, au sud-est de Vérone, où il était connu pour servir des vins excellents.
En raison de son succès, il décide de commercialiser les vins de Soave et crée
son premier chai en 1883. Le négoce prend de l’expansion au point de devoir
fonder un deuxième chai à Pedemonte, sur les terres de Valpolicella, pour
fabriquer et commercialiser les vins de Valpolicella et de Recioto. À partir de
1946, grâce à ses contacts à New York, la famille Bolla commence à exporter
vers les États-Unis. Ils sont les premiers à commercialiser l’Amarone. 

Dans les années 50 et 60, les vins de Bolla sont si
bien établis qu’on voit leurs bouteilles figurer dans plusieurs films
d’Hollywood. Frank Sinatra refusa même une fois de se mettre à table si on ne
lui servait pas du Bolla Soave, qu’il adorait.

En 1996, le système de qualité de la compagnie est tel
qu’ils reçoivent la prestigieuse certification UNI EN ISO 29002. Le Gruppo
Italiano Vini prend le contrôle du Chai de Pedemonte dans les années 2006 et le
contrôle total de l’entreprise en 2009. Tout en préservant la philosophie, la
qualité des vins et le respect du terroir énoncé par son fondateur, le GIV veut
établir un nouveau style de vin.

Plusieurs types de vin sont produits par Bolla aujourd’hui :
Les classiques de Vérone : le Bardoline, le Soave et le Valpolicella
Les Sélections Premium : Cabernet Sauvignon, Chardonnay, Chianti, Merlot, Pinot Gris, Pinot Noir, Riesling et Sangiovese
Le Soave Classico et Ripasso et
Les Sélections Amarone

Le Gruppo Italiano Vini est représenté au Canada par
les Vins Philippe Dandurand inc.

Nous avons commencé la dégustation avec un Prosecco
superiore, le Bolla Conegliano Valdobbiadene DOCG
, 90 % Glera, 10 % Verdeso. Une robe jaune très claire, des petites bulles, des arômes d’agrumes, de
chèvrefeuille. En bouche un goût de pomme verte, avec beaucoup de fraîcheur,
belle acidité, joyeux jusqu’en  finale.
Un vin très élégant. Il sera bientôt disponible à la SAQ aux environs de 18 $. 

Nous avons goûté ensuite le Soave Classico DOC 2009. 95 % Garganega et 5 % Trebbiano di Soave. Vendangé à la
main. Robe jaune cristalline, bouquet souple, arômes d’ananas, de mangue. En
bouche semi-sec, une belle fraîcheur, une acidité présente très agréable, des
saveurs de pamplemousse, de lime, de poire et de melon. Belle longueur finale.
(SAQ 11,95 $)

Nous avons continué avec le Valpolicella DOC Classico
2008
. 60 % Corvina-Corvinone, 30 % Rondinella et 10 % de cépages divers. Ce vin
a subit deux fermentations, la première en cuves inox pour préserver son fruité
et ses tanins souples et une deuxième malolactique avec vieillissement en
barriques de bois pour lui donner sa rondeur, son boisé, ses arômes d’épices si
riches, de fumé de tabac, de poivre. Robe rouge grenat, vin complexe et
élégant, une belle fraîcheur et des tanins souples. (SAQ 14,95 $)

Le quatrième vin était le Valpolicella Doc Classico
Superiore 2007 « Le Poiane »
. 70 % Corvina-Corvinone, 30 % Rondinella. Les vignes sont montées en Pergola, sur des terrains rocailleux, elles
sont vendangées manuellement lorsque le raisin est bien mûr. Le raisin est
pressé et laissé fermenter à 28 °C pendant 15 jours pour obtenir le fruité
et les tanins souples, on procède ensuite à une macération malolactique qu’on
enchaîne avec une troisième fermentation dite de Ripasso, afin de rehausser le vin. Pour le Ripasso, on
pompe du jus d’Amarone sur les peaux du Valpolicella, et on le laisse fermenter
pendant 20 jours; le vin est finalement élevé en fûts de chêne  pendant 18 mois avant sa mise en bouteille,
où il se repose pendant trois mois avant sa mise en marché.

Le
résultat donne un vin plus coloré, savoureux et alcoolisé que les Valpolicellas
réguliers. Il exhibe une belle robe rouge sang, assez dense, arôme de cannelle,
de poivre de clou de girofle. En bouche, il s’épanouit dans un éventail de
goûts de fruits rouges et d’épices; bel équilibre entre les tanins ronds et
bien fondus et l’acidité discrète, une longue finale très élégante.

Nous avons terminé avec un Amarone della Valpolicella
Doc Classico 2006
. Corvina 70 % et Rondinella 30 %. Chaque année, le producteur
doit déterminer le temps de « passerillage » de ses raisins. Le passerillage
est une technique de déshydratation par laquelle on fait sécher le raisin à
température et humidité contrôlée, quoiqu’on accepte la pourriture noble qui va
conférer au vin sa structure et son caractère unique. Lorsque le raisin a perdu
32 % de son eau, on le presse et on le fait fermenter à sec. On obtient ainsi
ce vin dont les arômes et les saveurs sont concentrées et le taux d’alcool plus
élevé. Ce vin vieillit 18 mois en fûts de chêne et 4 mois en bouteille, pour
augmenter son niveau de qualité.

La robe est grenat foncé, le liquide colle
bien au verre et forme des larmes généreuses. Le bouquet livre des parfums de
fruits séchés, de figue, de cassis, de confiture de cerise, mais aussi de cuir,
de vanille, de chocolat et de cèdre. En bouche, il est sec et corsé, mais ses
tanins mûrs sont ronds et bien fondus avec l’acidité et le fruité. On apprécie
l’équilibre raffiné entre les arômes et les saveurs et sa complexité. Un vin
élégant qui a une longue finale ronde et persistante qui dévoile sa minéralité.
Un trésor. Il sera disponible à la SAQ à la fin de l’année, au prix de 40 $.

La
chef Graziella Batista et son associé Pierre Julien nous avaient préparé un
menu pour être marié aux vins de la maison Bolla.

Nous avons eu en entrée la Zuppa di Tartufoli e anatra, accompagnée d’un Prosecco di Conegiiano e Vaidobbiadene, suivie d’un Culatello, Parmigiano e
aceto vecchio accopagné d’un Soave classico 2009.

Comme Primo, on nous a servi des Gnocchi di Grana Padano con ragu di
coniglio avec un Valpolicella Classico 2008. Et comme Secondo, un Brasato
d’agnello all’erbette avec un Valpolicella Classico superiore 2007 Ripasso Le
Poiane, que nous aurions pu aussi déguster avec l’Amarone della Valpolicella
Classico 2006
qui nous a été servi avec le dessert, qui consistait en un
Semifreddo di pere e cake alle spezie. 

C’était délicieux! Je suis rentré chez moi tout à fait content de ma soirée
et de la charmante compagnie de mes amis gourmets.

SamyRabbat