Dis donc! Et nous qui croyions que les loyers
étaient rendus tellement chers. C’est le directeur des affaires publiques de la
CORPIQ, Hans Brouillette, qui est allé dire sans sourciller que les loyers sont
trop bas. Et qu’en raison du manque de revenus pour les propriétaires, cela
rend l’entretien des immeubles quasi impossible! Et mieux encore, il soutient
qu’en comparaison, les loyers actuels sont moins chers qu’il y a dix ans! Dire
de telles inepties dépasse l’entendement. D’abord, il y a dix ans, et même
avant, il y avait une règle non écrite qui voulait qu’un loyer ne doive jamais
excéder une paie.
Alors que maintenant, il faut une paie et demie, sinon deux,
pour régler son dû au proprio. Et ce dernier, lui, vit dans l’illusion d’être
propriétaire, alors qu’en réalité une propriété, tant qu’elle n’est pas
entièrement payée, appartient aux banques. Un peu comme si ces dernières
chantonnaient « Tu n’es pas maître dans ta maison quand nous y
sommes ». Un propriétaire n’est qu’un percepteur de banque!
LE COÛT DE LA VIE A EXPLOSÉ
Le porte-parole de la CORPIQ est d’autant
plus dans le champ, ne serait-ce que parce que la société de consommation a
créé tellement de faux besoins que le consommateur, pour apaiser son ennui
existentiel, a besoin tantôt d’un IPod, d’un IPad, d’un cellulaire, d’une voiture,
quand ce n’est pas deux, et quoi encore. Et ces gadgets ont un prix. Et l’homme
(car les couples durent le temps des roses) doit assumer en sus une pension
alimentaire. Et céder aux petits monstres qui exigent leurs gâteries pour faire
expier votre divorce.
Or, avec les maigres salaires consentis par les
entreprises qui préfèrent vous voir à temps partiel, surnuméraire, sur une
liste d’appel et quoi encore, comment un individu peut-il être en mesure de
pouvoir assumer sa responsabilité de locataire? Et Hans Brouillette de
s’étonner que le nombre de plaintes pour loyers impayés déposées par les
propriétaires auprès de la Régie est en augmentation constante. De 2006 à 2008,
on est passé de 44 534 à 46 818 causes du genre. Heureusement que les loyers
sont bas!