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Le plaisir s’arrÊte aux yeux

M. Night Shyamalan s’est inspiré de la série d’animation télévisée à
succès du même nom, diffusée sur la chaîne Nickelodeon pour créer ce
film, premier prévu d’une trilogie à venir si la production en salle le
1er juillet attire les foules. Dans un monde partagé entre les quatre éléments – air, eau, terre, feu –
un seul être a le pouvoir de communiquer avec les esprits et de
maintenir la paix entre les peuples, l’Avatar, qui se réincarne depuis
la nuit des temps. Or, ce dernier a mystérieusement disparu il y a 100
ans et pendant ce temps, le peuple du feu a décidé qu’il dominerait les
autres et a commencé sa conquête du monde.

C’est dans ce contexte
qu’apparaît Aang (Noah Ringer), un jeune enfant qui découvre qu’il est
le dernier Avatar. Bien qu’il maîtrise le vent, Aang devra apprendre à
maîtriser aussi les autres éléments, à commencer par l’eau, tout en
évitant d’être capturé par la nation du feu, s’il espère ramener la paix
dans le monde. Si la prémisse peut sembler complexe, le réalisateur réussit fort bien à
mettre en place tous les éléments de l’histoire, dans un style visuel
impeccable. Oui, on en prend plein la vue, avec un 3D léché et bien
fait, à l’inverse du désormais tristement célèbre Choc des titans. On
découvre aussi un long métrage qui tente d’avoir plus de profondeur
qu’un simple film d’action, avec une nette influence de philosophies
orientales. Toujours du côté visuel, les scènes de combat sont fort
réussies, pouvant se comparer par de moment à de superbes chorégraphies,
d’une fluidité remarquable.

Là où le tout se gâte, c’est au niveau du jeu des acteurs et du
scénario. Les comédiens se sont contentés (à la demande de M. Night
Shyamalan?) de superficialité. Peur, douleur, amour, tristesse, rage
sont dits, mais ne sont pas joués, ou si mal. Quant au scénario, tous
les éléments clés sont là, mais on pourrait croire que l’on a tenté de
tout condenser pour que ça cadre dans les horaires de projection des
salles plutôt que de tenter de donner à l’histoire la profondeur que
l’on ne fait qu’effleurer. On reste donc souvent sur sa faim, car on
aimerait en savoir plus. Et c’est d’autant plus dommage qu’à plusieurs
reprises, on a la désagréable impression que le tout traine en longueur,
notamment dans les séquences qui traitent des questionnements sur les
états d’âme du Prince Zuko (Dev Patel).

Les fans de la série d’animation seront sans doute grandement déçus.
Ceux et celles qui ne l’ont jamais suivie trouveront, sans doute, le
film beau, mais risqueront de rester sur leur faim. Par curiosité, je
suis allée voir le manga publié simultanément à la sortie du film. Je
vous suggère d’y jeter aussi un œil. On y trouve des moments d’émotion
qu’il eût été bon de voir au grand écran…

Source: Canoe