en défense? Il n’y a pas de réponse précise à cette question, sauf que
les Alouettes devront s’ajuster pour éviter de revivre ce cauchemar. Ce
n’est que la première partie de la saison et il ne faut pas paniquer,
mais quand même… J’ai rarement vu les Alouettes aussi
désorganisés. Les joueurs ne semblaient pas trop savoir où aller. Lors
d’une longue course des Riders, il n’y avait que 11 porte-couleurs
montréalais sur le jeu; où était le 12e? Un peu plus tard, une
pénalité a été appelée aux Riders. On accepte d’abord la pénalité… puis
on la refuse. Je n’ai jamais vu Trestman indécis à ce point.
Vers
la fin de la rencontre, on ne savait plus trop quoi faire : laisser
Anthony Calvillo sur le terrain ou amener le botteur de dégagement? Pourtant, s’il y a bien une équipe qui est toujours
prête dans tous les genres de situation, c’est bien celle des Alouettes.
Connaissant Trestman, cela ne se reproduira pas de sitôt.
Bien utiliser les matchs préparatoires
Les Alouettes ont disputé deux rencontres
préparatoires. Cependant, les joueurs réguliers en défensive n’ont joué –
pour la plupart – seulement qu’un quart avant d’entamer la saison. L’organisation
souhaitait utiliser les matchs préparatoires pour évaluer les jeunes.
En contrepartie, les réguliers ont eu droit à moins d’action en
situation de match, ce qui a pu causer un manque de cohésion et de
synchronisme pour la défense face à la Saskatchewan. Lorsque la
ligne défensive met de la pression sur le quart adverse, cela est
supposé enlever de la pression aux demis défensifs, ce qui n’était pas
le cas jeudi soir à Regina pour les Alouettes. Tout le monde avait l’air
fatigué.
L’absence de Mark Estelle a également nui aux
Alouettes. Je ne suis pas certain que Darian Durant aurait eu autant de
facilité avec Estelle en uniforme. Cela n’enlève rien à l’excellent jeu
de pieds du quart des Riders. La défense a été incapable de
contenir les courses. Que ce soit le porteur de ballon ou le
quart-arrière, même des petites choses qui semblaient si simples ne se
faisaient pas. L’attaque au sol des Riders a aussi couru pour
près de 180 verges. Quand tu n’arrêtes pas le jeu au sol, c’est
difficile d’arrêter l’adversaire. C’est à ce moment là qu’on s’ennuie de
Keron Williams. Il faut en tirer des leçons, mais je le répète:
il n’y a pas matière à paniquer, ce n’est que le match inaugural.
Bravo
à l’attaque qui a su rebondir
Si la défense a mal paru, on
ne peut en dire autant de l’attaque menée de belle façon par le vétéran
Anthony Calvillo. Les choses ne s’annonçaient pourtant pas faciles en
début de rencontre : – Premier jeu à l’attaque : La passe de
Calvillo n’est pas maîtrisée par Jamel Richardson et les Riders en profitent en interceptant le ballon; – Deuxième jeu à l’attaque :
Calvillo est mis sous pression et est victime d’un sac du quart. Le
quart des Alouettes a ensuite pris les choses en mains : trois passes
de touché avant la demie et des gains aériens de 368 verges pour
l’ensemble de la partie. L’attaque est restée calme et a gardé son
sang-froid. Plusieurs quarts-arrières n’auraient jamais été en mesure de
s’en remettre après deux possessions si laborieuses pour amorcer une
rencontre.
Montréal a aussi marqué des points sur les unités
spéciales grâce à la recrue Tim Maypray qui a retourné un placement raté
jusque dans la zone des buts sur 125 verges. J’étais bien content pour
lui. Content, puisqu’il venait de connaître quelques ratés, en
jugeant mal les ballons qui venaient vers lui. Ses coéquipiers étaient
très heureux pour lui aussi et il semble très apprécié par toute
l’équipe. Pour un Américain peu habitué à voir autant de jeux
impliquant les unités spéciales, il s’en est très bien tiré. Surtout
quand on sait qu’à Regina, les conditions climatiques ne sont pas
toujours agréables.
Pauvre Donovan Alexander!
Le
demi de coin des Roughriders, Donovan Alexander, a été exploité à
merveille par l’attaque des Alouettes qui envoyait toujours le ballon en
sa direction. Plus souvent qu’autrement, cela se terminait en touché. Les
receveurs des Alouettes devaient sûrement se battre pour savoir lequel
d’entre eux allait jouer contre Alexander; il semblait si facile à
contourner. Les Alouettes ont su exploiter la faille des Riders.
On parle souvent de stratégies au football. Dans le cas d’Alexander, il
suffisait de trouver une confrontation avantageuse jusqu’à ce que
l’équipe adverse règle la situation. Disons que les Alouettes en ont
profité. J’espère pour Alexander qu’il a la mémoire courte…
En
bout de ligne…
Les Riders ont aussi une attaque explosive et
on doit leur donner crédit pour leur belle performance face aux
Alouettes. Les équipes ont donné un très beau spectacle.
Personnellement, j’adore les festivals offensifs comme ceux-là. Les
Alouettes ont laissé leurs adversaires et leurs bruyants partisans
revenir de l’arrière et se sont fait jouer un tour. Encore une fois :
pas de panique! Un mot en terminant sur l’attrapé de S.J. Green
que je vois déjà comme l’un des plus beaux de la saison même si elle ne
vient que de commencer. La barre est haute pour les prochaines semaines…
Source: Pierre Vercheval