Il devance largement le pape Benoît XVI, qui doit se
contenter de la 41e place! Ce palmarès a été établi par la maison de courtage
Influence communication. C’est la première fois depuis qu’on mesure de cette
façon les passages dans les médias (en fait depuis 2005) et qu’un gardien de
but atteint le top de la médiatisation. De quoi donner à réfléchir au Canadien,
qui n’a sans doute pas procédé à un tel sondage avant de faire le choix idiot
de se départir de son cerbère. En réalité, c’est tout simplement un héros du
peuple qu’on a largué de façon malhabile.
C’est à se demander quel message le
Canadien envoie aux jeunes. Normalement, toute société normale valorise
l’effort. Voici que les Glorieux, dont on n’imaginait même pas qu’ils puissent
franchir le cap des séries éliminatoires, révélaient un gardien hors pair qui
va porter l’équipe à bout de bras. Et faire rentrer de jolis revenus à
l’organisation du Canadien. Sans compter qu’Halak a galvanisé le Québec tout
entier. Et la récompense? Prends la porte! Vraiment, le Québec est une société
distincte à tout point de vue et toujours vers le bas.
Y-aurait-il un
lien entre cette décision stupide et le fait qu’on annonce soudainement que le
président du Canadien, Pierre Boivin, est tassé et remplacé par le propriétaire
Geoff Molson?
DIALOGUE SUPPOSÉ ENTRE GEOFF MOLSON ET PIERRE BOIVIN
On peut facilement imaginer le moment ou le
propriétaire de Molson a fait savoir à Pierre Boivin qu’il perdait son poste.
(Pierre Boivin un peu nerveux fait les cent
pas devant la secrétaire de Geoff Molson)
PB : Comment file le
boss?
La secrétaire : Il
a l’air de bonne humeur. Mais à votre place je me méfierais. C’est quand il est
de bonne humeur qu’il est terrible. Vous pouvez entrer dans son bureau.
PB : Bonjour
Geoff, ça va?
GM : Pour moi
oui, mais moins pour toi.
PB : Comment ça?
GM : À partir de
juin 2011 tu ne seras plus le président du Canadien.
PB : Comment ça?
GM : Pensais-tu
mon boy que je n’allais pas réagir à ta maudite décision de te débarrasser
d’Halak.
PB : Ben quoi!
GM : Justement
c’est le genre de réaction que je n’ai plus le goût d’entendre. Sais-tu mon
coco combien de courriels et de téléphones on a reçu au lendemain de la
nouvelle du départ d’Halak? Non, mais bon sang, qu’est-ce qui t’as pris?
Veux-tu une bière?
PB : Non merci,
vous savez que je ne bois que de la Boréale.
GM : Tu me
dépasses, même pas capable de prendre notre bière. Bon tu en as assez fait de
même. T’inquiète pas on va te faire des funérailles de première classe. J’ai
demandé à notre responsable des médias d’organiser une rencontre de presse. On
va te vanter au max. On dira que la décision avait été prise au moment ou
Molson avait acheté le club. Que tu resteras dans l’organisation jusqu’en juin
de l’année prochaine, etc. De la poudre aux yeux. Tellement que personne ne
cherchera à connaître les vrais raisons.
PB : Je vais-tu
garder le même salaire?
GM : Et une
augmentation des jours de vacances en plus, mon chum? Non mais pour qui tu me
prends? Tu vas avoir une méchante baisse de salaire. Mais en contrepartie, j’ai
trouvé de nouveaux avantages sociaux.
PB : Ah oui!
GM : J’ai
demandé que lorsque tu commanderas des hot-dogs au Centre Bell, qu’on te les
vende premièrement, mais moitié moins cher que le prix courant. Même chose pour
les Smarties et les M&M. Je sais que tu les adore. Au nombre que tu bouffes,
ça va te faire une sacrée économie. Je regarderai pour le prix du Coke.
PB : Merci boss!
Trop de bonté!
GM : Pas de
cynisme en plus, Pierre. Ailleurs, tu te serais retrouvé concierge. Au moins au
Canadien, on a de la classe. En plus, je t’ai obtenu un préarrangement
funéraire. Tu te demandes pourquoi ? C’est un nouvel avantage social juste pour
toi, au cas où la nouvelle que je t’annonce agiterait trop ton petit cœur. On
ne sait jamais. Ton cercueil est payé et j’ai engagé des pleureuses haïtiennes
pour le salon d’exposition. Elles remplacent bien ceux qui n’arrivent pas à
pleurer un départ.
PB : Vous pensez
vraiment à tout!
GM : Je pense
pour deux, alors que tu n’as même pas été capable de penser à tes fans.
PB : Je ne
pensais jamais que vous réagiriez de même.
GM : Ah tu déjà
au moins pensé, un jour?
PB : Finalement
je n’aurai rien à faire avec le nouveau poste. Comment je vais m’occuper?
GM Tu iras chez
Menick. De temps en temps t’auras ta bette dans la chronique de Rodger
Brûlotte.
