L’agence QMI, de concert avec le
Journal de Montréal, a publié le reportage d’un comptable agréé à la retraite, Louis
Charbonneau, à qui on a demandé d’examiner les résultats des efforts, à hauteur
de 62 %, prôné par le ministre des Finances Raymond Bachand, pour juguler
le déficit colossal dans les dépenses publiques. Or le comptable, à la lumière
des données gouvernementales, prétend qu’on est loin du compte et qu’en fait,
le gouvernement du Québec joue sur les mots pour comparer l’incomparable et que
les présumés efforts ne sont que relatifs du côté du gouvernement, alors qu’ils
sont absolus pour le contribuable.
UNE GUERRE DES CHIFFRES
À la suite du commentaire de Louis Charbonneau, le ministre
des Finances, Raymond Bachand, s’est dit outré de pareilles conclusions et a
admis avoir envoyé une lettre privée au président de Quebecor, Pierre-Karl
Péladeau, pour manifester sa désapprobation. Or, cet aveu regarde mal, en ce
sens que c’est une tentative manifeste d’un contrôle des médias qui n’ose dire
son nom.
Habituellement, les politiciens d’expérience évitent de telles
interventions, qui peuvent laisser croire à une possible ingérence dans la
liberté d’expression. Or, Raymond Bachand admet candidement avoir écrit son
mécontentement à Pierre-Karl Péladeau,
prenant soin de préciser au passage qu’il admire l’homme d’affaires avisé qu’il
est. Bref, Raymond Bachand n’est pas du tout content de voir que ses belles
promesses ne résistent pas à l’œil d’un comptable agréé chevronné.