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Acheteur potentiel pour shell

Or, il n’est pas question d’acheter une raffinerie « fermée », a précisé mardi le président de Delek, Jim Boles, devant le Comité permanent de l’industrie, des sciences et de la technologie. Les négociations ont abouti dans une impasse, a-t-il expliqué, car Delek ne voulait pas acheter une raffinerie qui n’aurait pu ouvrir ses portes qu’au printemps, le temps de procéder à une mise à niveau des installations et de l’équipement. « On ne veut pas payer le prix d’achat pour quelque chose qui est fermé », a-t-il insisté.
Delek a offert entre 150 et 200 M$ pour les opérations de Shell au Québec, en Ontario et dans les Maritimes, soit la raffinerie et les stations-service comprises. L’offre a toutefois été refusée. Selon le vice-président responsable des activités de fusion, d’acquisition et de cession chez Shell, Richard Oblath, le temps s’écoule pour ficeler les modalités d’un contrat de vente. « Nos discussions ont commencé le 1er juin. Nous sommes maintenant six semaines plus tard et le temps s’égrène, a-t-il indiqué dans une déclaration écrite à l’issue de la comparution devant ce comité parlementaire. Je ne sais pas s’il est possible d’en arriver à un accord, mais nous sommes disposés à retourner à la table ».

Selon Richard Oblath, Shell a retardé la mise à niveau des équipements prévue pour septembre 2009, en espérant trouver un acheteur entretemps. Or, ce scénario est de moins en moins probable. « Il faut maintenant prendre des mesures pour fermer la raffinerie, non pas parce qu’il risque d’y avoir une pénurie d’approvisionnement, mais parce qu’il y a des questions de sécurité en jeu. Ce ne sera pas sécuritaire, ni pour les employés, ni pour la communauté ». Certes, le fossé entre les deux parties semble important.

Pour Richard Oblath, il n’est pas question d’accepter entre 150 et 200 M$ pour l’ensemble des opérations de Shell. Il a répété que la raffinerie de Shell de Montréal-Est était trop petite et qu’elle était la raffinerie canadienne la moins rentable depuis 10 ans au pays. Trop coûteux, il n’est pas question non plus pour Shell de faire les travaux d’entretien qui s’imposent et d’essayer de vendre sa raffinerie par la suite. À condition d’obtenir le permis nécessaire de la province, elle compte plutôt transformer sa raffinerie en un terminal pétrolier. « S’il y a des retards, l’approvisionnement (en pétrole) sera gêné », a soumis Richard Oblath.

Pour le Syndicat des travailleurs de Shell, les explications de la pétrolière ne sont que de la poudre aux yeux. « La pénurie va venir, si on n’a pas la capacité de raffinage », a indiqué à l’Agence QMI le président du syndicat, Jean-Claude Rocheleau. Il doute des intentions véritables de Shell. Selon lui, elle préférerait se débarrasser de sa raffinerie montréalaise pour investir dans un projet de sables bitumineux dans l’Ouest canadien », a-t-il soumis. Une allégation que nie Richard Oblath.

Source : Canoë