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Des effets nÉgatifs sur l’Économie

Le plus grand producteur de papier journal en Amérique du Nord, AbitibiBowater, expédie une partie significative de son papier et de son bois par le port de Montréal, a déclaré son porte-parole Jean-Philippe Côté, à Bloomberg. La société, déjà contrainte d’entreposer certains produits dans ses entrepôts, évoque des mises à pied temporaires s’il fallait que le lock-out persiste. « Nous n’avons vraiment pas besoin de ce problème », a déclaré Jean-Philippe Côté. « Nous essayons de trouver des routes alternatives où nous le pouvons, mais ce n’est pas possible pour tous nos envois et ça engendre des coûts supplémentaires ».

AbitibiBowater possède 31 usines au Québec, dont huit produisent de papier, et 23 autres spécialisées dans la transformation du bois. L’entreprise basée à Montréal et plusieurs de ses unités ont demandé, l’an dernier, la protection de la faillite. Bombardier, le deuxième fabricant de trains au monde, pourrait aussi être touché. L’entreprise reçoit plusieurs pièces expédiées par le port de Montréal, a déclaré la porte-parole Isabelle Rondeau. Ces pièces, qui servent à la fabrication de trains et aussi d’avions, pourraient être livrées par le biais d’autres ports comme celui d’Halifax, en Nouvelle-Écosse. Bombardier n’a pas de conteneurs bloqués à Montréal, selon Isabelle Rondeau.

De son côté, le fabricant de papier Cascades pourrait retarder un investissement de 20 M$ à l’une de ses usines québécoises, parce que certaines des pièces de machinerie sont coincées au Port de Montréal, selon le porte-parole Hubert Bolduc. « Nous pourrions devoir réévaluer l’échéancier de notre projet », a déclaré Hubert Bolduc dans une entrevue téléphonique. « Nous avions prévu que nos sous-traitants débutent le travail en août, mais nous ne savons pas comment cela va se dérouler si le conflit se prolonge ».

INQUIÉTUDES CHEZ LES EXPORTATEURS

Le conflit au Port de Montréal inquiète également les dirigeants de nombreuses entreprises manufacturières et exportatrices, qui craignent de subir des contrecoups financiers du lock-out des débardeurs. Déjà, le président des Manufacturiers et exportateurs, Simon Prévost, affirme que ses membres ont exprimé leurs appréhensions. « Ils sont un peu embêtés par l’incertitude et à terme, s’il y a des livraisons en retard, il pourrait y avoir des pénalités à payer pour les entreprises exportatrices », a-t-il mentionné.

L’Association des employeurs maritimes estime à 800 000 $ par semaine les coûts du lock-out. Des frais qui risquent de survenir rapidement alors que les conteneurs, remplis de marchandises, demeurent entassés dans le port. De Farnborough au Royaume-Uni, le ministre du Développement économique du Québec, Clément Gignac, a déploré ces perturbations au Port de Montréal. « Montréal est le coeur de l’activité économique, donc je ne peux qu’espérer que les parties se rapprochent et qu’un dénouement positif soit trouvé », a indiqué le ministre.

Un médiateur fédéral prendra part à deux rencontres qui doivent avoir lieu jeudi et vendredi, entre les représentants de l’Association des employeurs maritimes et les débardeurs du Port de Montréal.

Source : Les Affaires