genre, Les trois jours du condor, mais branchée dans la paranoïa
fébrile d’aujourd’hui –le film est une vitrine non seulement pour la
superbe Angelina Jolie, mais aussi pour les compétences diaboliques du
réalisateur Phillip Noyce. Dépouillé des habituels gros budgets, Noyce est de retour – et depuis longtemps – dans le mode de Calme blanc. Est-ce une coïncidence que le rongeur d’ongles de 1989 dirigé par Nicole Kidman et Salt
concernent tous deux des femmes qui conspirent pour leur survie alors
que les mâles dominants se disputent au sujet de leur sort?
Quoi qu’il en soit, Salt a fait un bon coup en modernisant le genre et en passant d’une production pour Tom Cruise à un véhicule pour Angelina Jolie. De plus, Jolie est étonnamment faite pour un rôle qui nous fait douter
constamment de la perception
que nous avons du personnage. Elle arrive à envoyer pas mal de
télégraphes, sans révéler trop de choses. Elle est endurcie, sans être
invulnérable; émotive, sans être fragile.
L’histoire est simple : Evelyn Salt (Jolie) est une agente de la CIA
accusée d’être un espion russe dormant de l’ère soviétique. Convaincue
que son mari est en grand danger, elle échappe à la garde de la CIA et
devient rapidement recherchée par Washington. Le premier tiers du film rappelle donc la formidable série de 1993, Le fugitif.
De fait,
Angelina Jolie est pourchassée par son collègue (Liev Schreiber) et un
spécialiste de contreespionnage (Chiwetel Ejiofor) durant une poursuite
prolongée.
De là, l’intrigue en tire-bouchon devient plus problématique, à notre grande satisfaction.
De pair avec Origine, ce sont deux thrillers intelligents, électrisants qui ont sauvé une saison de nouvelles versions et de réchauffé. Origine est un film plus ambitieux, mais Salt a ses propres forces : la vitesse, la férocité et la ruse. Mais tout ceci serait futile sans Angelina Jolie, la colonne vertébrale nerveuse et sensuelle de cette surprise estivale.
Source : Canoë