mal. Le premier, Thomas (Claude Legault), a des migraines tellement
intolérables, qu’il en oublie un suspect dans sa voiture en pleine
canicule! Le deuxième, Jean-François (Guillaume Lemay-Thivierge), est un directeur
des communications qui n’arrive plus à aligner trois mots en public.
Et
Benoît (Paul Doucet), leur patron sévère, ne va pas mieux, puisque le
départ de sa conjointe le rend maniaco-dépressif. Voulant éviter les bavures et les problèmes divers à répétition, Benoit
décide de confier à ses deux employés une mission sans danger aucun, le
temps qu’ils récupèrent et redeviennent opérationnels. Thomas et
Jean-François se retrouvent donc relégués dans un appartement, duquel
ils surveillent la mère de Canne de bine, redoutable criminel. Mais c’est sans compter sur le sens de l’observation des deux compères,
qui remarquent bien vite la présence de Fecteau (Jean-Pierre Bergeron),
mouillé dans le scandale des commandites et qui mène grand train.
Et si
le fait de coincer ce bandit pouvait remettre leur carrière sur les
rails? Pas facile de jouer la comédie avec des personnages aussi « maganés » par
la vie sans tomber dans la tentation du burlesque. C’est pourtant ce
qu’arrivent à faire Claude Legault, Guillaume Lemay-Thivierge et Paul
Doucet, sans même donner l’impression d’un effort pour y arriver! Si Claude Legault est à l’aise dans son rôle de « tough » solitaire qui
finira quand même par se laisser séduire (mais on ne révèle pas par qui)
et que Paul Doucet est parfait en flic imbu de lui-même, complètement
dépassé par sa vie personnelle, la palme du délire revient sans nul
doute à Guillaume Lemay-Thivierge.
Ce dernier pousse son personnage de Jean-François à la limite de la folie
avec un naturel et une spontanéité redoutables (je pense ici à la
séquence dans laquelle il arrête Fecteau dans la rue en faisant semblant
d’être un mendiant et qui est un pur délice). Signalons aussi la première présence à l’écran d’Anik Jean et d’André
Sauvé. La première a droit à un rôle adorable et pétillant dans lequel
elle exploite toute sa fraîcheur et son enthousiasme. Quant à
l’humoriste, sacré « Révélation de l’année » au festival Juste pour rire en
2006, il incarne un psychologue follement drôle dont les répliques
semblent avoir été écrites pour lui.
On sent entre les trois acteurs principaux et Patrick Huard une
complicité et une union qui permet au réalisateur de pousser encore plus
loin le genre de mise en scène observée dans Les 3 p’tits cochons. Avec ses plans de caméras impressionnants, ses jeux de lumière, son
montage et son choix musical (la trame sonore, parfaite, est interprétée
par le groupe Beast), Patrick Huard surprend et séduit. Filière 13 s’impose donc comme la comédie québécoise de l’été qui génère rires, bonne humeur et sifflements admiratifs!
Source : Canoë