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Pas d’amendement pour les crimes d’honneur

En entrevue avec La Presse Canadienne, le ministre Rob Nicholson a
reconnu que le gouvernement fédéral accordait de l’importance aux crimes
d’honneur, mais qu’il n’était pas nécessaire d’apporter des changements
au Code criminel pour atteindre pareil objectif. De ce fait, cette mise au point met un terme aux rumeurs qui avaient
commencé à circuler après que l’une des collègues du ministre Nicholson,
Rona Ambrose, eut laissé sous-entendre, le mois dernier, que le
gouvernement envisageait apporter des amendements au Code criminel.

Peu de temps après la déclaration de la ministre de la Condition
féminine, le ministère de la Justice avait catégoriquement nié la
nouvelle, avant de reconnaître, un peu plus tard, que les commentaires
de Mme Ambrose reflétaient la position gouvernementale. M. Nicholson a confié que les conservateurs n’envisageaient qu’une seule
modification aux dispositions relatives aux meurtres du Code criminel,
soit l’élimination de la «clause de la dernière chance». Cette clause, qui ne fait pas l’unanimité, donne le droit aux détenus
condamnés à la prison à vie de présenter une demande visant à faire
réduire le délai avant la libération conditionnelle.

Les propos de Mme Ambrose en avaient fait sourciller plus d’un, puisque le
meurtre est la plus sérieuse infraction au Code criminel,  et il est
difficile d’imaginer comment un tel geste pourrait être jugé
différemment dans les cas de «crimes d’honneur». Certains groupes
féministes, particulièrement ceux représentant les femmes issues des
minorités ethniques, avaient qualifié l’idée d’offensante.  Les soi-disants «crimes d’honneur» impliquent une agression par un
membre d’une famille – habituellement un homme – à l’endroit d’un autre généralement une femme pour un geste qui a prétendument fait honte à
la famille, et dans le but d’y restituer l’honneur.