En novembre 2007, Denise Dubé, une femme âgée de la mi-quarantaine, secrétaire administrative de l’organisme public des incendies, apprend qu’elle a un cancer du sein qui nécessite une intervention chirurgicale immédiate. Elle avait pourtant été régulièrement examinée et seule une tumeur bénigne non cancéreuse lui avait été diagnostiquée quelques mois auparavant. Elle est opérée une première fois à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont. L’opération pour enlever la tumeur cancéreuse ne réussit pas complètement et une seconde intervention est réalisée un mois plus tard, nécessitant l’ablation complète du sein.
Puis, ce sont les phases de chimiothérapie et de radiothérapie. L’hôpital décide alors d’implanter, en décembre 2009, un expanseur pour permettre l’implantation d’une prothèse mammaire. L’opération est mal conduite et entraîne le gonflement du bras gauche, dont madame Dubé perd une partie de l’usage.
ABSENCE DE SUIVI DE L’HÔPITAL
Les relations se tendent alors entre les services hospitaliers et madame Dubé. Son dossier est transféré à un autre médecin. Le suivi médical de son cas n’est plus régulier. Les attestations d’invalidité et d’arrêt maladie ne lui sont plus données normalement. Les documents sont remis incomplets par des médecins résidents.
L’EMPLOYEUR CONTESTE LA VALIDITÉ
Le représentant de l’employeur conteste la validité du certificat médical d’incapacité de travail. Devant cette situation, madame Dubé demande à son médecin de famille, le docteur Barry, de prendre le relais et d’émettre lui-même les attestations nécessaires pour justifier son arrêt de travail auprès de son employeur. Le certificat de travail émis le 31 mars dernier par le docteur Barry confirme, au vu de l’état de la patiente et des documents hospitaliers, que madame Dubé doit être considérée en incapacité de travail depuis le 18 décembre 2009, jusqu’au mois de juin 2010. La SSQ conteste la validité du document. Sans requérir de contre-expertise médicale, l’assureur décide et fixe au 1er février la fin de l’arrêt maladie de madame Dubé.
CONGÉDIÉE DE FAÇON ABUSIVE PAR LE SERVICE DES INCENDIES
Se fondant sur la position de la SSQ, son employeur l’invite à reprendre le travail sur le champ. Madame Dubé conteste et insiste pour que son état médical soit constaté. Mais le Service des Incendies passe outre et la congédie. Selon son médecin, à qui La Métropole a rendu visite, Mme Denise Dubé doit toujours être considérée en incapacité de travail. Une opération relative à un cancer du sein et ses séquelles ne sont pas des actes médicaux banals. « Madame Dubé a déjà eu plusieurs opérations pour réséquer une néoplasie maligne du sein gauche. Elle est en attente de reconstruction du sein ».
« Elle peut difficilement se servir de son membre supérieur gauche. Il semble aussi que Madame Dubé n’est plus indemnisée depuis le 1er février 2010, alors qu’elle serait dans son droit d’être indemnisée à cause de cette maladie pour laquelle elle est présentement en incapacité de travail. Je crois qu’une réévaluation médicale est en droit d’être exigée de la part de Madame Dubé », écrit son médecin Michel Barry, md. « J’estime qu’un congédiement intervenu dans un cas comme celui-ci, sans une expertise médicale contradictoire, est clairement abusif », a déclaré le médecin à La Métropole en présence de madame Dubé.