Le projet compte deux parties : une première phase qui
comprend un nouveau bâtiment regroupant trois unités de soins spécialisés, les
soins intensifs en néonatalogie et en pédiatrie, le centre des naissances, le
bloc opératoire et l’imagerie médicale et une seconde phase, qui consistera en
des rénovations. Du même souffle, le centre de recherche sera agrandi. Sa
capacité d’accueil passera de 70 à 100 chercheurs en postes équivalents à temps
complet, soit 250 chercheurs. Le projet de construction ne sera pas réalisé en partenariat
public-privé, mais en mode traditionnel.
Les appels de qualifications pour les nouvelles
constructions doivent être lancés cet automne, car les travaux doivent débuter
en 2011 pour être complétés en 2016. La deuxième phase, cependant, ne sera complétée qu’en 2018. À la fin des travaux, le CHU Sainte-Justine comptera 419
lits, soit 261 dans le nouvel édifice et 158 dans l’actuel bâtiment, qui sera
rénové. Des 995 M$ que coûtera le projet, 925 M$ proviendront en
fait du gouvernement du Québec, a-t-on précisé. La Fondation du CHU
Sainte-Justine consacre 125 M$ à la modernisation de l’hôpital en général, mais
une partie de cette somme a déjà été dépensée pour des projets déjà amorcés, ce
qui fait que sa participation à l’annonce de cette semaine est évaluée à 70 M$.
C’est le premier ministre Jean Charest qui a fait cette
annonce, mardi, à l’hôpital même, entouré d’une importante brochette de
ministres : Yves Bolduc, de la Santé et des Services sociaux; Raymond Bachand,
des Finances (et responsable de la région de Montréal); de même que Pierre
Arcand, du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (l’hôpital
est situé dans sa circonscription). Le ministre Bolduc n’a pas lésiné sur les comparaisons. « En
2018, la Ville de Montréal devrait avoir le Centre universitaire de santé
McGill complété, le Centre de recherches du CHUM également et Sainte-Justine ».
« On va pouvoir dire qu’en Amérique du Nord, on va être une des villes, une des
provinces, un des États les plus modernes au niveau de la santé au niveau de la
médecine universitaire ». Fait à noter, une grande partie des patients de cet hôpital
pédiatrique spécialisé ne provient pas de la région de Montréal. La direction
de l’hôpital indique que 60 % des patients ne vivent pas à Montréal. Un projet de modernisation y avait déjà été annoncé en 2006,
mais le premier ministre Charest a assuré qu’il s’agit d’un projet différent,
cette fois, et que l’on ne peut donc comparer les deux et conclure au
dépassement de coûts.
RÉACTION
L’opposition péquiste conclut cependant à un tel dépassement
de coûts et à un dépassement de l’échéancier en plus. Dans un communiqué, le porte-parole de l’opposition
officielle pour les questions de santé, le député Bernard Drainville, a
souligné que dans son dernier rapport, le vérificateur général avait évoqué un
budget de 503 M$ pour ce projet. Finalement, « c’est deux fois plus cher
que prévu et quatre ans plus tard », s’est étonné le député Drainville.
Selon lui, « le gouvernement libéral fait la preuve,
une fois de plus, qu’il est incapable de gérer un chantier d’envergure à
l’intérieur des délais et des coûts prévus », proteste le député péquiste,
faisant référence au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM).