C’est
l’Agence du revenu du Canada qui, comme chaque année, lance son appel à tous
pour une déclaration volontaire destinée aux contribuables qui auraient
dissimulés des sommes d’argent pour lesquelles elle n’aurait pas eu sa part. On
parle ici de faire un examen de conscience. Non, mais il faut avoir un sacré
culot pour faire des leçons de morale aux gagne-petits quand les pires exemples
de vols et de dilapidations des fonds publics viennent du fédéral. On voit bien
que beaucoup des anciens hauts fonctionnaires étaient des prêtres et religieux
défroqués.
Ils ont laissé un héritage d’hypocrisie dans la culture de gestion
des finances publiques. On
n’arrête pas, depuis des semaines, à tous les paliers de gouvernements,
d’évoquer l’ombre de ces enveloppes brunes, de ces attributions de contrats à
30 % de leur valeur réelle, de gaspillages éhontés. Tenez ces dix photos de
juges installées au 17e étage du palais de justice de Montréal et
qui ont coûté aux contribuables, êtes-vous bien assis?….26 000 $! Qui vole
qui? Et ce sont ces gouvernements qui s’amusent à jouer sur les consciences des
individus. Les mauvais exemples viennent surtout d’eux.
Rappelez-vous les
dépenses indécentes sous le régime de Jean Chrétien et qui ont été mises au
jour avec la Commission Gomery. Paul Martin qui valait, dit-on, une trentaine
de millions de dollars, n’a presque pas payé d’impôt, ayant astucieusement
placé son oseille dans des paradis fiscaux. Les familles Bronfman et Chagnon
ont trouvé des dérivatifs semblables, la première par des comptes ouverts dans
des banques extérieures au pays, comme l’ex-premier ministre Martin. Ou en
créant une fondation d’un milliard de dollars pour la deuxième, à l’abri de
l’impôt.
Et Harper qui achète des jets derniers cris à coups de milliards
sous la pression du Pentagone et qui a besoin de tant de notre pognon pour
payer l’addition salée. Attendez de voir le jour où il y aura une commission
d’enquête sur la construction. À Québec, c’est pathétique de voir Charest
s’accrocher au pouvoir avec toutes ces allégations. Le lien de confiance est
rompu à jamais. Je vous le dit et le répète, on n’a surtout pas de leçons à
recevoir d’eux.
ON
NE DEVIENT JAMAIS RICHE EN ÉTANT HONNÊTE
C’est
logique. Ce n’est pas avec nos petites paies qu’on parvient à épargner
suffisamment pour atteindre la richesse. Les canadiens sont endettés à hauteur
de 140 % et peut-être plus depuis que vous avez commencé à lire ce billet.
L’épargne a été remplacée par le crédit. C’est rendu que les gens paient leur
bouteille d’eau Naya avec Visa. Donc pour devenir nanti, il n’y a pas vingt
façons, ce sont des combines. En Bourse, c’est grâce au délit d’initié. Entre
gens de la finance, on se refile de bons tuyaux et on s’offre mutuellement des
postes sur des conseils d’administration. Quel con a dit que le travail est
toujours récompensé?
Les jeunes l’ont compris et préfèrent vendre du pot à 700 $
par jour à l’abri du fisc plutôt que d’aller suer au salaire minimum dans un
poste surnuméraire sur appel. On m’a rapporté le commentaire d’un notaire
retraité qui aurait lancé : « Mon vieux, si t’as une chance de
fourrer le gouvernement, ne te gêne pas. Arrange-toi par contre pour ne pas te
faire prendre ». Et un fiscaliste m’avait confié : « Écoutez!
Les gouvernements ne sont pas des fous. Ils savent bien que tout le monde a ses
petites affaires. La seule chose, il ne faut pas les prendre pour des cons. Le
gars qui gagne officiellement 24 000 $ par année et qui roule en BMW, c’est
un peu gros pour eux autres ».
Ce sont les exagérations dans les comptes
de dépenses qui leur attire les foudres de l’impôt. Tout comme ils savent bien
qu’un assisté social n’arrivera jamais avec son petit chèque de 800 $ par mois.
On ferme les yeux parce que l’argent des combines, c’est de l’argent que le
gouvernement ne donne pas pour arriver à survivre.
L’EXEMPLE
DE L’ITALIE
S’il
y a un pays qui a toute mon admiration, c’est l’Italie. La preuve qu’ils ne
prennent pas leur gouvernement au sérieux, c’est qu’ils en ont élu une
cinquantaine depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. C’est le pays de la
combine par excellence. L’affaire a commencé à l’issue de la dernière grande
guerre. Les italiens, qui étaient ruinés, ont commencé à trafiquer des biens
passés en douce par les américains pour les revendre au marché noir. Ce sont de
grands travailleurs et ils ont toujours un contact qui va te créer le produit
que tu veux, en autant qu’il n’y ait pas de facture.
Dans les restaurants, ce
sont des arnaqueurs de première, on va jusqu’à te louer l’assiette. Les beaux
jeunes italos « cruisent » les touristes, qu’ils soient filles ou
garçons, en autant qu’ils se font payer la traite toute la journée. D’où vient
le mot gigolo? Autant de revenus dont le gouvernement Berlusconi ne voit jamais
la couleur. Et il s’en fout, il en a assez sur les bras avec ses escort girls. Si vous allez dans ce pays,
arrangez-vous pour être piloté par quelqu’un du coin, car on pratique une
double tarification selon que vous êtes un touriste ou l’ami de l’ami. Ça
fonctionne ainsi depuis des lustres et le pays surfe sur toutes les crises. Et
on n’arrose pas qu’avec de l’huile d’olive. Là-bas, les politiciens embrassent
l’anneau papal et font, par après, la bise au parrain du coin. Mais au
Canada, on a toujours eu un malaise avec l’argent.
EN
CONCLUSION
Vous
aimez lire de bonnes histoires d’horreur? Lâchez Stephen King et lisez plutôt
les rapports des Vérificateurs généraux de tous les paliers de gouvernement. Ça
vous donnera l’idée de ne jamais laisser une cenne en trop à ces gouvernements.
Doit-on confier notre fric à des irresponsables? À titre de contribuables, on
devrait exercer un recours collectif pour dilapidation du Trésor. Le comédien
Bernard Blier, sans doute écoeuré de voir le fisc s’emparer de ses avoirs et
voyant ce qui lui restait, à eu cette pensée merveilleuse : « Quand
on finit par avoir assez d’argent pour pouvoir s’acheter un peigne, on
s’aperçoit qu’on est devenu chauve ».
N.B.
Sincères condoléances à tous ceux qui ont des revenus déclarés par T4.
Les opinions
exprimées sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles de
lametropole.com.