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L’École a mal au derriÈre

Dieu qu’on a de la misère avec les fesses. Nous sommes
rendus au deuxième millénaire et toutes les gênes du monde entourent la simple
mention des mots pénis et vagin. En Ontario, où l’on offre déjà des cours
d’éducation sexuelle, policés cependant, le ministère de l’Éducation a voulu
changer le programme en ajoutant des chapitres qui rendaient le cours plus
explicite. Il était maintenant question de masturbation, de sexe oral et anal.
Ç’a été la levée de boucliers spontanée, tant dans les milieux catholiques que
musulmans.

Dire qu’autrefois on faisait nos apprentissages dans les
« sheds » près des ruelles. On s’enfermait dans ces tours de bois
vermoulus pour jouer au docteur et prendre prétexte pour examiner nos
différences. Aujourd’hui, les hangars ont disparu pour cause de feux trop
nombreux, mais le feu est toujours au derrière de bien des jeunes qui tiennent
absolument à savoir ce que l’on fait avec ce qui se trouve sous le nombril.
Internet est venu à la rescousse. Tellement que des jeunes consacrent souvent
trois heures et plus par jour à visionner autre chose que des documentaires de
la National Geographic Society.

Ils explorent, oui, mais autrement plus
excitant pour les sens en délire. Est-ce mieux? Moi, j’aimais bien les hangars,
car c’était du réel. Maintenant, les pauvres doivent se contenter du virtuel.

LE RÔLE DE L’ÉCOLE

Cessons de tourner autour du pot. Que les parents et l’école
cessent de se renvoyer la balle comme on le fait pour le reste. Pendant qu’on
s’accuse mutuellement, il ne se fait rien. C’est évident que c’est à l’école de
dispenser toute l’information nécessaire. Et pour les raisons suivantes : car
coincés eux-mêmes avec tout ce qui touche le derrière, les parents sont bien
mal placés pour offrir une quelconque information. Ensuite, si l’école
démissionne face à cette responsabilité, qui va prendre le relais? Eh bien la
cour d’école. Ou des garçons, profitant de la vulnérabilité de certaines
filles, trop prises avec leurs sentiments mêlés, les obligeant à des choses
dont elles ne veulent pas.

Ensuite, dans ces mêmes cours sans surveillance, les
mêmes garçons boursouflés de testostérone s’en prennent aux plus faibles
d’entre eux, les traitant de pédés, de moumounes, de fifs, engendrant des
drames affreux. Lisez l’ouvrage de Jasmin Roy sur son expérience. L’école est
un des pires milieux homophobes qui soit. Et les directions d’écoles et les
profs qui ne veulent pas s’en mêler. Qui ne dit mot, consent. Nous enregistrons
le plus haut taux de suicide au monde chez les jeunes. Et sur ce nombre, 40 %
commettent ce geste malheureux en raison de leur orientation sexuelle.

Enfin,
il ne faudrait pas que cet enseignement soit donné par n’importe quel prof de
géographie, parce qu’il n’y a plus d’élèves dans sa classe. La sexologie
s’enseigne à l’université et il est impératif que l’enseignant spécialisé ait
les crédits nécessaires en sexologie pour ce faire.

UN SUJET QUI PASSIONNE LES JEUNES

À la puberté, l’école n’est plus tenable. C’est comme mettre
des étalons et des juments dans le même enclos. D’où le pourquoi que le
professeur passe son temps à faire de la discipline. L’instauration des classes
mixtes a été une erreur, selon moi. On a prétexté que cela favorisait la
compréhension des sexes. J’ai pour mon dire qu’ils auront amplement le temps de
faire connaissance ailleurs. En classe, on doit étudier. Or, ce qui se passe, c’est que
vous avez toujours un gars ou deux, en mal de « mâlitude » qui va
vouloir défier le professeur pour se prouver auprès des filles.

La loi du plus
fort en tout. S’il parvient à faire sortir le prof de ses gonds, l’agitateur
ressentira une fierté hormonale sans pareille. La fille, pas plus fine, et
hélas en l’an 2000, aussi assujettie sinon plus que jamais aux hommes, trouvera
sa raison d’être auprès du fort en gueule, sinon en muscles. Vous avez aussi
chez ces mêmes filles ce désir de ressembler à des Britney Spears et Lady Gaga
de quartiers avec des décolletés qui réinventent le mot
« plongeant », des tailles basses qui lissent, laissent voir l’orée
des fesses, etc. Combien de fois ai-je reçu des confidences de professeurs
masculins exaspérés de voir ces filles tenter même de vouloir les séduire pour
mieux les manipuler.

Je me souviendrai toujours d’un professeur à l’ancienne
qui n’en pouvait plus de voir une de ces « girls » mâcher de la gomme
à perpète en classe. Voulant la ménager, mais tenant à ce que son message passe,
lui balança : « Mademoiselle, vous me faites penser à quelqu’un
regardant passer les trains derrière une clôture ». « Dites-donc que
je suis une vache? », répliqua-t-elle. « Mademoiselle, je n’aurais jamais osé dire
pareille chose  », dit le prof amusé de son effet… Bref, on comprendra
qu’il est temps de parler des choses sérieuses en matière de sexualité. Les
jeunes ne demandent pas mieux que d’en entendre parler.

Autrement, si l’école
s’entête à ne jamais coller aux vraies affaires de la vie ici-bas, ils
continueront de décrocher massivement. Et le corps enseignant, dépassé comme à l’habitude
continuera de jouer à l’autruche en cherchant des explications… Ah! Et la
meilleure. Notre nouvelle ministre de l’Éducation, madame Beauchamp, interrogée
sur la pertinence des cours d’éducation sexuelle en classe, dit vouloir se donner
du temps pour réfléchir. Pas étonnant, elle comme les autres au Québec
réfléchissent beaucoup et n’agissent jamais. Bienvenue, les agressions
sexuelles, la syphilis et les grossesses non désirées.

Les opinions exprimées sont celles de
l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles de lametropole.com