M. Mulcair n’est pas davantage rassuré par l’annonce, la semaine dernière par le gouvernement, d’une étude du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) sur la meilleure façon d’encadrer l’expansion de cette industrie. « Le mandat du BAPE est tellement restreint dans le temps, tellement restreint dans sa portée, qu’ils ne pourront jamais faire une vraie analyse », selon lui. Le BAPE doit remettre son rapport en février. L’industrie a déjà entrepris l’étape de l’exploration, en investissant quelque 200 M$, et l’exploitation du gaz de schiste est acquise, puisque le gouvernement a donné son aval.
Passé depuis son départ du gouvernement Charest sur la scène fédérale, le député du Nouveau Parti démocratique juge que les écologistes ne se montrent pas trop alarmistes dans ce dossier. Au contraire, il prévoit que « les gaz de schiste risquent d’être le prochain énorme problème environnemental au Canada ». Pour extraire le gaz de la pierre, il faut d’énormes quantités d’eau souterraine, ce qui menace, selon lui, la qualité de cette ressource vitale. « On n’a pas le droit de « scraper » cette ressource », a-t-il tranché, inquiet. D’autant plus, a poursuivi M. Mulcair, si on ne récolte que « des grenailles » sous forme de redevances de l’industrie.
IL FAUT FUIR LE MODÈLE ALBERTAIN
Il note qu’en Alberta, « on n’a jamais fait une analyse correcte des sables bitumineux », avant de se lancer dans l’exploitation pétrolière, et « on est en train de payer un prix en termes de santé humaine et environnementale ». En Alberta, toujours, « on est en train de « scraper » des bassins versants entiers. Il ne faudrait jamais que ça nous arrive ici », au Québec, a ajouté le député venu témoigner en commission parlementaire dans un autre dossier. « On ne doit pas répéter les erreurs des sables bitumineux » au Québec, a-t-il conclu.