Mes amis, il faut vous procurer l’édition du magazine 7
Jours, qui se trouve présentement en kiosque sous le titre « La vie de
château de Dominique Bertrand ». L’animatrice joue les Jackie Kennedy et
nous fait visiter sa résidence cossue dans Westmount. Ce qu’il y a de choquant
à prime abord, c’est que c’est une aisance par alliance. Car c’est par son
mariage avec un riche homme d’affaires que l’ex-mannequin et chroniqueuse a pu
accéder à cet environnement somptueux. Ce n’est pas la même chose que si
c’était, par exemple, une Lise Watier qui ferait le même exercice.
Au moins,
nous dirions-nous, elle a gagné son statut de haute lutte et pourrait être
fière. Et pourtant, comme je l’ai mentionné en préambule, les vraies richesses
ici se font discrètes. Jamais une Jacqueline Desmarais n’aurait envisagé de
faire entrer un photographe dans le magnifique manoir familiale de Sagard. C’eut
été considéré dans la haute comme du plus mauvais goût. L’exercice auquel se
livre la Bertrand, signifie en toutes lettres « voyez comme j’ai eu la
chance de marier un homme en moyens ».
Et le message qu’elle renvoie aux
jeunes filles, c’est que la meilleure reconnaissance, et la plus facile, vient
encore de l’homme. D’ailleurs, dans nombre d’entrevues, elle n’a pas caché sa
frustration de s’être donnée à des « loosers ». À se demander si elle
aurait été capable de tomber en amour avec un livreur de pizza.
PROPOS DÉMAGOGIQUES
Doit-on la croire, quand elle prétend que dans ce décor
hollywoodien, elle n’est pas plus heureuse que dans son petit appartement? Au
cours de l’entrevue, il y a des passages à donner des frissons d’indignation
aux féministes : « Jacques (son mari) n’a pas eu peur de l’engagement
et pour une femme, c’est très rassurant ». Comme si l’indépendance
financière dans le couple n’avait pas sa place. Mme Bertrand gagnait déjà sa
vie. Pourquoi lui fallait-il la bague au doigt? Vous avez compris, pour le
motif des intérêts financiers.
Et plus loin, elle ne fait pas mystère que
l’argent n’est pas un tabou chez elle, et qu’avant de prononcer le oui
définitif, elle s’est assurée d’un contrat de rupture avec des garanties
financières au cas où la flamme amoureuse ne serait plus au rendez-vous.
« Cet homme est capable de m’aimer en tenant compte de mes besoins,
notamment mon insatiable soif de sécurité… l’amour, ça ne doit pas seulement se
dire et se ressentir, ça doit aussi se démontrer ». Et le mari de préciser
qu’en raison de leur vie sociale intense, Dominique est obligée de magasiner
ses robes un peu partout dans le monde. Et de là l’exposition en photos de ses
avoirs. Monsieur a bien démontré son amour, comme on peut le constater.
ROBES ET BIJOUX
Je vous ferai remarquer au passage que Dominique Bertrand ne
nous fait pas voir sa bibliothèque. Plutôt un alignement de ses robes, de ses
bijoux (Chanel, bien en vue), ses innombrables paires de chaussures griffées,
bien qu’elle admette aller parfois chez Winners. On la voit prise de haut, au
bord de sa piscine qui n’a rien à envier à ce qu’on peut voir à Beverly Hills.
Puis, des vues intérieures. Le cliché qui dressera les poils de jambes des
femmes d’avant-garde, c’est lorsqu’on voit la châtelaine assise au pied de son
mari.
Même dans les Émirats arabes, les femmes des émirs se tiennent debout aux
côtés de leurs maris. Aussi, beaucoup d’imprudence dans cet étalage indécent en
pleine tourmente économique, car les assureurs n’aiment généralement pas que
leurs assurés exposent tout ce qu’il y aurait tentativement à prendre dans une maison. Madame a énormément de
goût, bien sûr. Il ne manque qu’un prie-Dieu plaqué or. Curieusement, on ne
voit pas les garages. Sans doute parce que le couple utilise les transports en
commun…
En résumé, Dominique Bertrand donne l’impression d’avoir gagné à la
loterie. C’est une richesse par procuration, puisque c’est en réalité celle de
son mari. À la limite, c’aurait été plus acceptable que ce soit lui qui fasse
visiter sa propriété dans une revue d’affaire. Mais Dominique prend les
devants, et c’est ce qui est souverainement agaçant. Surtout, et je le répète,
c’est le signal envoyé aux femmes qui se perpétue, à savoir de trouver un homme
en moyens. En terminant, il faut changer le début de la chanson
« Dominique » de Sœur Sourire, car il est dit que Dominique, nique
nique, s’en allait tout simplement…