De la région de Côtes du Rhône, il y avait le Domaine
de l’Obrieu, un domaine familial d’une trentaine d’hectares qui vinifie depuis
1964. J’ai testé trois de leurs vins : le Domaine de l’Obrieu Cuvée Tradition,
Côtes du Rhône Villages Visan 2007, le Domaine de l’Obrieu Cuvée Les Antonins
Côtes du Rhône Villages Visan 2007 et le Domaine de l’Obrieu, Cuvée spéciale
numérotée, Côtes du Rhône Villages Visan 2008, trois vins délicieux et
complexes, faits de Grenache et de Syrah. Ronds, fruités, avec de la fraîcheur,
tous les trois excellents!
Dans la Vallée du Rhône, il y a un petit vignoble de
17 hectares, sur les flancs du Mont Ventoux, qui porte le nom charmant de
Domaine des Anges. Les propriétaires actuels, Gay McGuinness et Ciaran Rooney,
son deux œnologues irlandais qui ont fait leurs premiers vins en Afrique du
Sud, avant de s’installer en France.
J’ai goûté leur Domaine des Anges AOC Ventoux 2009 et leur Domaine des
Anges Archange Cuvée Spéciale AOC Ventoux 2006, deux vins délicieux.
J’ai aussi visité la table du Domaine Gérard Tremblay,
qui n’a aucun lien avec le Maire de Montréal. Les propriétaires possèdent un
domaine de 30 hectares à Chablis. Ils produisent quatre AOC d’appellation
Chablis. J’ai d’abord goûté à leur Chablis 1er Cru, Fourchaume 2008,
un vin ciselé, équilibré, complexe, avec une bonne minéralité, beaucoup de
finesse et d’élégance. J’ai ensuite dégusté le Grand Cru, Vaudésir 2008, très
belle robe or vert, ample en bouche, avec un goût de miel, qui se marie
merveilleusement avec les arômes d’agrumes et de pomme verte. La minéralité se
fait plus discrète et se termine par une longue finale gourmande et élégante.
La dégustation dans des petites salles a une dynamique
particulière. On s’arrête à une table, mais s’il y a trop de monde, on se
promet de revenir et on se laisse entraîner par le flux; c’est ainsi que j’ai
dépassé la table du vignoble bordelais de Joël Bonneau pour m’arrêter à la QV
inc., une agence montréalaise dont le mandat est de faire connaître un groupe
de petits vignerons qui font de la culture organique et du développement
durable. J’y ai goûté deux vins blancs du domaine Boesch, le AOC Alsace Pinot
noir 2008 et le AOC Alsace Riesling tradition 2008, deux vins très agréables,
fruités; le Riesling plus minéral et avec beaucoup de fraîcheur.
Au premier étage de la Maison du Gouverneur, je me
suis trouvé, tout juste après l’escalier, devant la table des bouchées du
traiteur Olive-Orange, où régnaient des crevettes d’une taille gigantesque, à
côté de côtes de mouton d’une tendreté parfaite, sans parler des bouchées de
foie gras et de bien d’autres choses. J’y ai rencontré un groupe de gens
charmants qui reposaient leurs papilles, des fines fourchettes comme mon ami
Claude Simoneau, qui bavardait avec la conférencière Marguerite Houle, qui est
de retour à Montréal. Il y avait aussi la délicieuse Sylvie Colombier, toujours
si spirituelle et avec des projets gustatifs plein la tête. Mon élève de
français, Kehinde Costa, est arrivée peu après, à mon invitation, pour
découvrir des vins exceptionnels.
J’ai repris mon tour de découverte avec les Champagnes
Dosnon et Lepage, dont le vignoble est situé au sud de la Champagne. Ils font
des champagnes de terroir, élevés dans des barils de chêne de plus de cinq ans.
Ils ont une gamme de champagnes monocépage très intéressante. J’ai goûté au
Champagne Dosnon & Lepage Récolte Noire, 100 % Pinot noir et au Champagne
Dosnon & Lepage Récolte brute, 70 % Pinot noir et 30 % Chardonnay
extra-brut. Deux vins ronds, complexes, pleins de fraîcheur, tout en finesse,
élégants du début à la fin. J’espère qu’ils seront bientôt disponibles au
Canada.
Je me suis arrêté à la table du Château de
l’Orangerie, qui appartient à la famille Icard depuis la Révolution française.
Ils possèdent 110 hectares dans le sud-est de Bordeaux, ce qui est
considérable. Ils produisent des vins avec huit appellations différentes. J’ai
goûté à L’Orangerie AOC Bordeaux 2008, 40 % Cabernet Sauvignon, 40 % Merlot et
20 % Cabernet franc. Un vin puissant et complexe, fruité et élégant. J’ai
ensuite goûté le Grand Classique du Château de l’Orangerie, AOC Premières Côtes
de Bordeaux 2007 : 70 % Merlot et 30 % Cabernet Sauvignon. Belle teinte
rubis, boisé, épicé, fruits rouges, tabac, des tanins généreux et une belle
longueur en finale. J’ai terminé avec La Grande Cuvée Classique de l’Orangerie,
AOC Premières Caves de Bordeaux 2006 : 80 % Merlot et 20 % Cabernet
Sauvignon. Un vin complexe, très fleuri, épicé également, avec des arômes de
vanille. Très harmonieux.
J’ai traversé la salle pour goûter aux Champagnes de
Castelnau, qui appartiennent depuis 2003 à la Coopérative Régionale des Vins de
Champagne qui ont 730 membres, un vignoble de 533 000 hectares et qui
produisent 144 crus, dont certaines marques exceptionnelles comme les
Champagnes De Castelnau, où les méthodes de production les plus modernes
s’adaptent à la tradition artisanale. J’ai goûté le Champagne De Castelnau
Blanc des Noirs, le Champagne De Castelnau Blanc des Blancs 1999 et le Champagne
De Castealnau Brut Millésimé 2000. Tous trois peuvent satisfaire les palais les
plus exigeants. Je suis convaincu que si la CRVC souhaite conquérir le marché
québécois, elle a la capacité financière pour répondre à toutes les exigences
de la SAQ. Elle doit se trouver un bon agent.
Je me suis arrêté à la table de Cyladis, qui est une
agence internationale qui commercialise de très bons produits français, partout
dans le monde. Ils choisissent particulièrement les AOC, où les méthodes de
fabrication sont en agriculture raisonnée, respectueuses de la nature et de la
vigne. J’ai goûté à La Cuvée du Baron
Charles Graves de Vayres 2006, excellent!
Un peu plus loin, il y avait la table du Château Haut
Chatain, une propriété de 28 hectares dans une des meilleures régions de
Bordeaux : Saint-Émilion, Pomerol et Fronsac. Ils avaient dix vins
exceptionnels à nous proposer. J’ai demandé à goûter au Vignobles Rivière
Junquas Château Lacoste Chatain Montagne St Émilion 2005, une pure merveille.
Je suis passé à la table du Domaine de la Prégentière
qui est situé au cœur de la Provence. J’y ai dégusté un excellent rosé :
Le Château de la Prégentière Coteaux Varois en Provence 2009, qui est pressé
par gravité. C’est un vin plein de fraîcheur comme on les aime au Québec.
Je me suis arrêté à la table des Caves Languedoc
Roussillon. Ils avaient 18 vins à nous proposer. Paul Chebille, le directeur marketing, m’a parlé avec
passion des Caves Languedoc Roussillon, qui rassemblent plusieurs producteurs
importants. Il m’a servi un Château Camplong AOC Corbières 2009 fait de
Carignan à 60 %, de Syrah à 30 % et de Grenache à 10 %. Belle robe rubis, nez
riche : complexe, boisé, épicé, fruité, très élégant. J’ai goûté ensuite
au Château Fabre-Gasparets Corbières-Boutenac 2006, 45 % Carignan, 25 %
Grenache, 30 % Syrah. La famille Fabre
travaille ce vignoble depuis 1771, bien avant la Révolution française. Leur
savoir-faire s’exprime dans ce vin. Belle robe rouge, un bouquet qui s’ouvre
comme un feu d’artifice. En bouche, d’une complexité et d’une rare élégance,
des tanins ronds, bien fondus, qui épousent vos papilles et qui se livrent à
vous avec beaucoup de finesse.
J’allais quitter lorsque Marguerite Aghaby, de
l’agence LBV international, m’a fait
remarquer que Caves Languedoc Roussillon a déjà deux vins de disponibles à la SAQ :
le Saint-Saturnin le Clocher 2009,
fleuron des vins du Languedoc et le Luc Saint-Roche 2009, dont le terroir se
trouve sur les Terrasses du Larzac, un des meilleurs sites du Languedoc.
Ce très beau Salon nous a permis de découvrir des vins
de qualité qui, nous l’espérons, seront bientôt disponibles au Québec.