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Adieu serge bÉlair

Serge Bélair est décédé d’un cancer de l’œsophage. Il allait
avoir 70 ans le 4 octobre prochain. Ironie du sort, il aura fait sa dernière
apparition publique à TVA dimanche dernier, à l’occasion de l’édition spéciale
du Banquier pour les 50 ans de la chaîne privée, l’endroit où il aura fait ses
débuts en télévision. Pour la plus jeune génération, il a été le porte-parole de
Brault et Martineau pendant des années. On n’oubliera jamais avec quelle
vitesse il pouvait nommer des spéciaux sans jamais que la diction n’en souffre.

C’était un véritable pro qui n’a pas eu d’égal en la matière. D’autres se
souviendront qu’il a été le partenaire de Jerry Lewis comme animateur du volet
québécois du téléthon de la dystrophie musculaire.

UN SEUL MÉTIER, ANNONCEUR

Né le 4 octobre 1940, Serge Bélair a eu cette particularité
de n’avoir jamais fait autre chose dans la vie, à part d’être annonceur ou
animateur pour la radio et la télévision. Pour la simple raison qu’il fit ses
débuts à la radio à l’âge aussi précoce que 15 ans, à l’antenne de la station
CFDA à Victoriaville. C’était en 1955. Comment en est-il arrivé à entrer dans
ce monde fermé par la grande porte et aussi jeune?

Tout simplement parce qu’il
avait gagné un concours d’art oratoire organisé par le Club Optimiste
Laurentien. Et le grand prix consistait à remplacer un animateur dans un poste
de province. Et Bélair s’est trouvé à prendre le relais d’un animateur qui
partait en vacances… et qui n’est jamais revenu. Sa carrière n’a depuis jamais
connu de répit. Cinq ans plus tard, il arrive à Montréal et est embauché à
CJMS. Il y demeurera jusqu’en 1961, date de son entrée à Télé-Métropole. 

AUDITION LÉGENDAIRE

À son arrivée à la station de la rue Alexandre-De Sèves,
Bélair a du se soumettre à une audition. Qui restera à jamais gravée dans les
mémoires. On lui a alors remis un petit texte qu’il a pris le temps de
parcourir. Puis il a dit qu’il était prêt pour la caméra. Et il a débité son
texte par cœur, avec une aisance stupéfiante. À la première station de
télévision privée au Québec, il sera, avec Réal Giguère,  l’un des deux
grands animateurs de la maison. Il a tout fait : affaires publiques,
variétés, quiz, réclames publicitaires, etc.

On se souviendra qu’il a été l’un
des animateurs de la populaire émission Bon Dimanche. C’était un homme de
grande culture et qui a du souffrir du mépris des snobs de Radio-Canada, qui
déconsidéraient la gang du canal 10. Car Bélair pouvait en remontrer, en termes
de connaissances générales. C’était de surcroît un grand mélomane. Il aura été
treize ans avec Télé-Métropole, puis retournera à CJMS comme morning man. Une
de ses grandes qualités aura été sa ponctualité proverbiale.

On se souviendra qu’il a été, en compagnie de Danielle Ouimet, à la barre
de « Vedettes en direct », à CKVL. Une émission de fin d’avant-midi qui
était consacrée à l’actualité artistique et qui était à la première place
dans les cotes d’écoutes. La fermeture de la station verdunoise portera
un dur coup à Bélair, qui aimait bien l’esprit d’équipe qui y régnait. On lui connaît un
seul retard en un peu plus d’un demi-siècle de carrière. En parallèle, il gérera
sa propre boîte de production commerciale. Dans les dernières années, il
occupera l’antenne de Radio nostalgie, pour un certain temps. Homme affable, il
laissera à tous le souvenir d’un grand du micro.

DÉCLARATION DE LA MINISTRE ST-PIERRE