loups-garous importée de notre tradition orale et de la Nouvelle-France
répond mieux aux attentes si on se met dans la tête qu’on la verra pour
rigoler un coup. Le ton est donné dès la première scène quand Joseph Côté (Guillaume
Lemay-Thivierge), un bellâtre qui court autant les bois que les jupons,
se fait surprendre avec la fiancée de l’intendant Talon dans une posture
qui ne prête lieu à aucune interprétation. Condamné à la pendaison, Joseph réussit à fuir sa geôle et se pousse en
direction de la seigneurie de Beaufort, pourchassé par Vadeboncoeur
(Antoine Bertrand).
En chemin, il tombe sur le cadavre du père
Brind’amour, un jésuite dont il emprunte les habits et, éventuellement,
l’identité. À Beaufort, où il débarque en même temps qu’un contingent de Filles du
Roy, Joseph est pris pour le père Brind’amour et il découvre que
celui-ci est vénéré pour ses exploits de chasseur de loups-garous. Justement, il y en a quelques-uns qui se manifestent durant la nuit et
qui sèment la terreur chez les villageois, forçant le faux jésuite à se
la jouer chasseur à son tour. En parallèle, Joseph s’entiche de Marie
Labotte (Viviane Audet), l’une des Filles du Roy, pendant qu’une frange
de
villageois commence à se méfier de lui. Tout cela nous mènera vers une ultime confrontation avec les loups-garous, dont vous devinerez aisément l’issue.
PRÉVISIBLE MAIS COMIQUE
Dans Le poil de la bête, tout est loufoque que ce soit, par
bonheur, ces personnages dont les traits sont grossis sans subtilité,
mais malheureusement aussi, un scénario archiprévisible et peu inspiré
sur le plan narratif. Même si le résultat à l’écran est graphiquement impressionnant, les
loups-garous ne font pas très peur. Pour l’épouvante, faudra repasser. Pour le burlesque, c’est plus réussi. C’est d’ailleurs ce qui sauve le
film. On aime notamment le jeu diabolique de Gilles Renaud
(épouvantablement méchant quand ils s’adressent aux Filles du Roy) et
Sébastien Huberdeau, tout comme les répliques puisant dans les
expressions québécoises, telles, bien sûr, « le poil de la bête » ou
« avoir la chienne ». C’est gros, encore une fois pas très subtil, mais ça fait rire.
Source : Canoë