Au lendemain de la mort de Michel Montignac, 66 ans, père du
fameux régime qui porte son nom, une caricature de YGRECK était paru dans le
journal de Montréal montrant Montignac arrivant au ciel et qui arrive nez à nez
avec le Colonel Sanders et à qui il demande à quel âge il est mort. Et le
père de la pire nourriture sur le marché de répondre, 90 ans! C’est une
caricature, mais en même temps il y a un message très fort qui se cache
derrière. En effet, Montignac a eu son lot de problèmes ici bas.
C’était un
homme rigide qui n’hésitait pas faire le donneur de leçon. Il est mort relativement
jeune par rapport aux normes actuelles de la vieillesse. Et à côté de lui, vous
avez la bonhomie facétieuse de Sanders, ce roi du fast-food, producteur des
nourritures les plus détestables. Mais il a toujours eu une bonne vie et il a
« fait du bien » aux américains en leur permettant de s’empiffrer
avec délectation avec ses poulets aux mille fritures. Attention, je ne remets
pas ici les préceptes du bien manger qui, on en conviendra, permettent de mieux
fonctionner. Mais je veux dire qu’il faut nous laisser manger en paix.
LES NUTRITIONNISTES FAUTEURS DE TROUBLES
J’ouvre ma messagerie. Il y a toujours en page d’accueil des
articles d’intérêt général. Et qu’est-ce que je lis? Qu’une diététiste de
Toronto, Zannat Reza, vient de dresser une liste de cinq aliments qui sont
généralement considérés comme mauvais, et à qui elle vient de trouver des
vertus. Je les cite : le chocolat, les œufs, le fromage, la viande de bœuf
et les noix. Je ne passerai pas en revue ce qu’elle dit de chacun. Mais je vais
m’arrêter au chocolat, en tête de liste des pires choses à se mettre en bouche.
Rappelant que c’est plein de matières grasses et de sucre, elle met un bémol à
sa condamnation en soulignant qu’il contient du flavanol, un antioxydant qui
combat le cancer et les maladies cardiaques. Qu’il remonte le moral aussi, car
il renferme un acide aminé connu sous le nom de tryptophane, dont le corps a
besoin pour sécréter la sérotonine, l’hormone de la bonne humeur. Et ainsi de
suite. Hier, c’était mis au poteau. Aujourd’hui, on lui trouve des grâces.
N’importe quoi. Je me souviens de La Presse, il y a quelques années, qui avait
fait sa Une en mettant en garde contre le lait…
À lire l’article, on était quasi en danger. L’autre soir, c’était
Isabelle Huot, l’hypermédiatisée donneuse de leçons de la Province. Elle était
l’invitée du bulletin télévisé de TVA. Elle venait diaboliser les boissons
énergétiques. Il fallait la voir regarder avec une moue de dédain les cannettes
disposées devant elle. J’ai toujours trouvé ses commentaires hystériques.
Avec son large sourire figé, je ne la trouve pas reposante
du tout. Comme quelqu’un de stressé qui traque la bête partout. Que dire, en
comparaison d’une Francine Ruel ou d’une Sonia Vachon, toutes en rondeurs, qui
semblent prendre un immense plaisir à vivre. Faites votre choix. Que ce soit la
Huot, les Dr Marineau et Béliveau, bref, tous ceux qui, dans leur tour d’ivoire
médiatique, prononcent des diktats, auraient tout intérêt à lire le seul livre
qui vaille la peine, car rédigé sous l’emprise du bon sens.
« Mangez en paix ». Et il est signé par Gérard Apfeldorfer, un
psychiatre du comportement alimentaire. Et qu’est-ce qu’il dit, le monsieur?
« Proscrire certains aliments par crainte de grossir est le meilleur moyen
de dérégler son alimentation… et puisque nous ne sommes pas si fragiles que ça,
n’ayons pas peur de consommer des aliments imparfaits ».
ET LE FAMEUX CANCER
Il y en a toujours pour s’étonner que des gens qui ne
fumaient pas et qui faisaient leur jogging chaque matin ont été terrassés par
le cancer. Tandis que d’autres, qui fumaient, prenaient un petit verre et quoi
encore, ont vécu longtemps. La différence, c’est le plaisir. Avez-vous vu le
faciès des coureurs de jogging? Jamais un sourire dans la figure. On dirait
qu’ils s’astreignent à une punition. Du côté des jouisseurs, ce sont des farces
cochonnes qui n’attendent pas l’autre, de gros rires. Bref, ils ont du fun. Et
si le cancer est en augmentation, c’est que cette implosion du corps, et rien
d’autre, provient de ce que les Québécois sont devenus d’un ennui… mortel.
À neuf heures du soir, au Québec,
c’est quasi le couvre-feu. Où sont les grandes boustifailles d’antan entre amis
et les tournées de shooters? L’autre jour, à la Cage aux sports, une serveuse
me disait que maintenant, les gens se contentent le plus souvent d’une seule
bière avec le repas. Parfait, diront les nutritionnistes. Minces, mais
infréquentables. Un bel avenir attend ceux qui n’auront pas peur de devenirs
ronds. De toute façon, on ne peut pas passer sa vie à vouloir séduire. Passé
votre date de péremption, si votre période allouée de séduction n’a pas eu
l’effet escompté, prenez donc du temps pour vous et mangez comme bon vous
semble. Au moins deux très bon repas par jour. Évitez les petits en-cas entre
les repas et bouger le plus possible. C’est tout. Obélix m’a toujours semblé
très heureux.
Les opinions exprimées
sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles de
lametropole.com.
MONTIGNAC
GUIDE ALIMENTAIRE CAN.
Daniel Rolland