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11 $ pour une p’tite vue? un vol!

Dans le jargon du milieu, on parle d’exploitants
de salles de cinéma. Jamais le mot exploitant n’a eu meilleure résonance à mes
oreilles. Moi, je l’interprète au sens d’exploiteur. Non mais pensez-y!
L’admission au cinéma est de dix dollars. Avec les taxes, on frôle les onze
dollars. Cela fait assez cher merci. Surtout que les salles sont désertées. Les
quatre dernières fois que je suis allé dans une salle dite obscure, c’est à
peine s’il y avait deux pelés et trois tondus. Environ 50 personnes top dans la
salle 10 du Cineplex du Quartier Latin, qui est d’assez grande dimension.

Je
pose la question. Pourquoi ne pas fixer le prix du billet à cinq dollars et
s’assurer ainsi de bonnes assistances? Parce que les exploitants-exploiteurs
sont de très mauvais gestionnaires. Ils préfèrent continuer à opérer avec peu
de monde plutôt que de rendre la chose populaire.

PARCE QU’IL N’Y A PAS QUE L’ADMISSION

Même les végétariens ne parviennent pas à
résister à l’envie d’une grosse chaudière de pop corn au beurre chaud
dégoulinant. Ou d’une tablette de Toffee dure comme une barre de fer. À quoi
s’ajoute un petit format de Coke qui contient quasiment un litre. Et surveillez
l’addition, mes amis. Ils te vendent ça des prix de fous. Et pour s’assurer
qu’ils seront les seuls à te voler, on vérifie ton sac voir si t’a pas acheté
ta cannette de Coke, payée un dollar au dépanneur. Un ancien gérant de salle
m’avait confié qu’on faisait plus d’argent au « candy bar » qu’avec
les revenus en salle. Poussons la logique au bout. Si c’est de vendre à vil
prix des cochonneries à se mettre en bouche et que c’est seulement ça qui les
intéresse, alors laissez l’admission gratuite. Ça va être foule et vous vendrez
vos « gedailles » quand même.

Parce qu’actuellement, il ne faut pas oublier
qu’une sortie au cinoche ne signifie que le prix d’entrée. Il faut compter avec
le cachet de la gardienne (parce que personne dans nos merveilleuses familles
québécoises ne veut garder vos mômes), parfois un petit souper au restaurant ou
un léger casse-croûte au bistrot, le parcomètre etc. Et là, grands dieux, si
vous ajoutez les horribles entités gustatives décrites plus haut, ça fait assez
cher la sortie. C’est la raison pour laquelle les ventes de systèmes
cinéma-maison ont fait un bond spectaculaire. Au moins votre odeur de popcorn
Reddenbacker, vous la gardez pour vous.

Le soir de la première de la Dame en bleu, le
documentaire sur Michel Louvain, les fameuses dames en bleu n’avaient pas
suivi. À soixante-dix ans passés, les membres de son fan-club n’ont plus les
moyens de le suivre, surtout pas au cinéma avec leur maigre fonds de pension.
Quand il y a eu la diffusion du film sur Gainsbourg, encore le même phénomène,
quelques têtes dans la salle. Et plus récemment je suis allé voir un excellent
film, La tête en friche, avec Gérard
Depardieu et Gisèle Casadesus. J’ai compté quarante personnes, à peine. Et
pourtant Depardieu ce n’est pas le dernier venu. Quand Jean-Claude Germain a
dit que Montréal était devenu un immense 450, je l’approuve totalement.
Pourquoi? Parce que les gens du 450 restent chez eux et les Montréalais de
même.

UN ANNIVERSAIRE BIEN ENTOURÉ 
                                                 

En France, ils ont une longueur d’avance côté
mœurs. L’ancien premier ministre Michel Rocard est allé célébrer ses
quatre-vingt ans à la Nouvelle Ève, un club de Pigalle. Wouaw! C’est comme si
Jean Charest allait fêter ses années en politique au Cléopâtre. Impensable.

MES AVENTURES AVEC LA STM…                                                    

Hier, j’ai pris la 97 rue Mont-Royal à
l’arrêt Papineau, en direction ouest. J’étais là à 17 h 35 et l’autobus est
arrivé à 18 h 08. C’est une des 30 lignes dont le guignol de président de la
STM, le dénommé Labrecque, nous a annoncé en grandes pompes que les passages
aux heures de pointe seront désormais aux dix minutes. Faites le calcul. On n’a
pas la même notion de ce que sont dix minutes. Et c’était à la pluie battante.
Et me plaignant à la chauffeuse de cet interminable temps d’attente, j’obtiens
comme réponse : « Écoutez, j’en sais rien. Si vous êtes pas content,
appelez à la STM. » J’ai noté le numéro de son véhicule; 26-075. Elle
avait ce petit sourire fendant qui nous donne le goût de faire du rentre
dedans. Et pas vieille, à part ça. Déjà qu’elle a pris le mauvais plis de la
grossièreté de ses collègues. La STM, c’est toute une culture d’entreprise…

Ah! Quel lot d’aventures avec cette chère
compagnie de transport de m… Je prends ensuite la 55 sur St-Urbain, direction
sud. Vingt minutes d’attente. Toujours à la pluie battante. Une fois à
l’intérieur, je suis accueilli par un hurluberlu avec un bonnet de fou, mais
sans les grelots. Et qui chantait à tue-tête. Tout le monde autour le
supportait en silence (légendaire passivité des nôtres). Je lui ai ordonné de
se taire. Et prenant le chauffeur à témoin, je lui ai demandé pourquoi on
devait endurer ça. Et lui de hausser les épaules me disant qu’on ne pouvait
rien faire. Je vous laisse méditer sur notre impuissance collective.

« Vive le Québec libre » a pris une
bien mauvaise tournure.

Les
opinions exprimées sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement
celles de lametropole.com

Daniel
Rolland

CINÉMA

MICHEL ROCARD

RÉSEAU 10 MIN. MAX