Sachant que tout ce contenu est disponible en
ligne, pourquoi donc perdure cette publication papier? Et surtout, combien d’arbres
massacrés pour produire le désuet bottin? Présumons en toute retenue que cette brique
d’environ 1 000 pages (chiffre estimatif très arrondi sachant que le bottin de
Montréal en contient certainement plus) est distribuée à environ 1 million
d’adresses (chiffre aussi arrondi
présumant qu’il y a plus d’un habitant par adresse sur les plus de 2 millions
recensés en 2010), on peut sagement chiffrer à 1 milliard le nombre
de jaunes pages imprimées pour Montréal.
Combien de pages imprimées pour fournir le Canada? Présumons, toujours
raisonnablement, que la jaune lourdeur est distribuée dans au moins 20
des 100 plus grandes agglomérations canadiennes (incluant Montréal) comptant
12,8 M d’habitants et prenons un ratio de 50 %
âmes/seuils. On peut alors sagement estimer 6,4 milliards de pages imprimées au
Canada. Combien d’arbres ça fait ? Considérons qu’une corde de bois (env. 128 pieds cube)
produit près de 2 700 copies d’un journal de 35 pages soit 94 500 pages, et en
présumons qu’une corde compte 2 arbres (donnée aléatoire – les arbres variant
massivement en taille – mais certainement minimal et toujours raisonnable), on
peut estimer que cela prend environ 135 450 arbres pour imprimés ces annuaires
pour les 20 plus grandes villes canadiennes.
Considérons que les pages d’un jaune plutôt polluant existent depuis 1886 alors que
Reuben H. Donnelly du Wyoming décide de cataloguer les entreprises en
catégories en un bottin imprimé, et que cette tradition de plus de 120
ans s’étend sur la planète. On le retrouve non seulement en Amérique du Nord
mais aussi en Europe, au Proche-Orient et en Australie. Si on tue à peu près 135 450 arbres annuellement
pour fournir mon pays à lui seul, combien d’arbres pour tous les autres, tous
les ans? Ma foi, c’est la forêt Amazonienne qui y passe!
J’imagine le rire jaune monter aux lèvres des
producteurs de l’annuaire pas très vert… De mon côté, je vois rouge en
constatant leur inertie devant les piles de Pages Jaunes empilées sur les trottoirs
de ma ville et sans doute, d’autres grandes villes!