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Un parti politique de trop

Les Québécois sont en colère contre le
gouvernement libéral. Fort bien. Le contraire serait inquiétant. Mais vous
savez, comme dit le dicton, la colère est mauvaise conseillère. Soit qu’on dise
des gros mots que l’on regrette et qui dépassent notre pensée comme pour
reprendre l’excuse connue. Ou bien on se « garroche » sur n’importe
quel parti politique naissant qui prétend changer les choses. Je n’ai rien
personnellement contre François Legault qui a fait ses preuves comme
entrepreneur en cofondant Air Transat, ce qui n’est pas rien.

Et puis j’ai bien
aimé quand il a rôti Henri-Paul Rousseau en commission parlementaire au sujet
de la piètre gestion de la Caisse de Dépôt du Québec. Mais, approchez votre
oreille, je vais vous dire à voix basse, est-ce que c’est vraiment du nouveau
le retour d’un François Legault à la barre d’un nouveau parti? Réponse :
non. C’est du réchauffé comme du pâté chinois servi trois jours plus tard. Ça
se mange mais… Mieux encore, et c’est le philosophe de Montréal, Sylvain
Champagne, mon grand copain qui le dit, le parti dit nouveau, c’est comme
changer de pneu sur une voiture. Un pneu neuf oui, mais c’est toujours la même
automobile. Or, c’est d’une nouvelle voiture dont nous avons besoin.

Legault a
servi au PQ, dont la raison d’être est la souveraineté. Il l’a quitté alors que
ç’a été longtemps l’engagement de sa vie. Et maintenant il n’en parlerait plus?
Pire, il accueillerait des fédéralistes frustrés. Et aussi des péquistes
frustrés. A-t-on besoin d’un parti frustré en partant? Un parti de centre-droit,
dit-on. Quelqu’un qui se tient au centre ne penche en faveur de rien. Mais quel
intérêt d’être aussi tiède, alors qu’on a besoin d’absolu? D’exaltation? Ce
n’est pas sorcier, ce qu’il nous faut, c’est carrément l’indépendance du Québec.
Et lâchez vos peurs à teneur économique. L’argent n’a pas de frontières.

C’est
surtout pour préserver notre identité culturelle. On commence de plus en plus à
se faire servir uniquement en anglais à Montréal. Si on attend trop, les
coréens du sud, les tamouls, les pakistanais, et quoi encore, auront fait leur
choix pour nous et c’est l’anglais. C’est surtout pour cette raison. Or, le
parti de Legault veut s’employer à faire le ménage dans les dépenses publiques,
assainir les mœurs politiques. Mais il y a déjà un parti pour ça et c’est
l’ADQ. Son chef Gérard Deltell est un homme qui m’apparaît de grande
compétence, mesuré dans ses propos et inspiré par le gros bon sens. Pourquoi ne
pas lui faire confiance? Êtes-vous à ce point désespérés qu’il faut vous
précipiter dans les bras du nouveau Roméo de la politique?

Deltell devrait
profiter de cette vague de mécontentement pour recruter des candidats de
prestige. Qui feront impression sur la population. Quelle malédiction s’attache
à l’ADQ pour qu’on ne veuille lui retirer notre confiance  C’est vrai que le précédent chef Mario Dumont
avait malheureusement proclamé vouloir remettre le Québec au travail. Au
royaume des tièdes et des paresseux et surtout de la république des BS, c’était
suicidaire. Il a laissé un mauvais héritage à l’ADQ actuelle. Mais Legault,
oubliez ça, c’est le même bazou. Moi, je veux rouler en Cadillac.

Les
opinions exprimées sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement
celles de lametropole.com

Daniel Rolland

FRANÇOIS LEGAULT

PARTI QUÉBÉCOIS