La proposition de l’association diviserait le Québec en trois régions: Montréal, Québec central et régions éloignées, chacune ayant son prix minimum et son prix maximum à la pompe. Fait à noter, la notion de prix maximum existe déjà dans la loi québécoise. À Montréal par exemple, le prix minimum serait calculé ainsi: le prix du jour à la rampe de chargement, auquel on additionnerait le coût du transport ainsi que trois cents de marge minimum, plus les taxes. Et le prix maximum serait le prix minimum, auquel on additionnerait trois cents, plus les taxes.
Dans la région du Québec central, le prix minimum équivaudrait au prix à la rampe de chargement, auquel on additionnerait le coût du transport ainsi que quatre cents de marge, plus les taxes. Le prix maximum équivaudrait au prix minimum, majoré de trois cents, plus les taxes. Dans les régions de l’Abitibi, de la Côte-Nord, du Saguenay-Lac St-Jean, de la Gaspésie et du Bas Saint-Laurent, le même principe prévaudrait, mais à raison de cinq cents de marge, plutôt que trois ou quatre cents comme les autres régions.
L’association assure que sa proposition n’empêcherait pas la libre concurrence, même en encadrant de façon aussi serrée les prix. « Il va continuer à y en avoir de la concurrence, parce qu’il y a quand même un prix minimum, a dit Mme Marcotte. Et il y a un jeu entre le prix minimum et le prix maximum. Donc, il va continuer à y avoir de la concurrence. Mais il n’y aura pas de bond aussi important. On limite les bonds importants qui irritent le consommateur » Elle signale qu’un système similaire existe déjà dans les provinces atlantiques. Mme Marcotte fait aussi valoir qu’un tel système favoriserait la présence d’un nombre suffisant de stations-services dans les régions moins populeuses, en assurant aux détaillants une marge de profit suffisante.
L’association a même commandé un sondage Léger marketing pour vérifier si sa proposition recevait l’appui des Québécois. Et lorsque les sondeurs leur ont demandé s’ils seraient favorables à ce qu’une réglementation sur les prix de l’essence « empêche les hausses soudaines et importantes du prix de l’essence vendue à la pompe pour plutôt préconiser de faibles variations de prix qui suivent quotidiennement le coût d’acquisition de l’essence aux raffineries », 88 pour cent des répondants se sont dits favorables (réponses très favorables et plutôt favorables additionnées).
La proposition a également reçu l’approbation de l’Union des consommateurs. « Vendre la moitié du temps au prix coûtant et l’autre moitié du temps à des prix excessifs, c’est une situation qui ne profite ni aux détaillants ni aux consommateurs. À long terme, cela nuira au maintien d’une offre suffisante, surtout en région », a commenté Jean-François Blain, analyste en énergie à l’Union des consommateurs, par voie de communiqué.