mardi, The Garden n’aurait certainement
pas vu le jour sans ce fabuleux concert
marquant la réunion de la formation
originale du collectif montréalais, en
ouverture du Festival international de
jazz, en juillet 2008. «T’arrêtes pour dix ans, tout le monde
de la gang vit ses aventures, certains ont
des enfants, puis on se retrouve, on ouvre
les rideaux et il y a 200 000 personnes qui
sont là pour nous appuyer. Ça donne un
gros boost au coeur, aux rêves et à
l’amour. C’est un moment marquant pour
nous».
S’exclamant au bout du fil, Di Salvio,
qui a pourtant cru, à une certaine
époque, avant la parution de Rosé, en
2007, que c’en était fait de Bran Van 3000. «Si tu m’avais vu dans les rues de Los
Angeles, en 2005, et m’avais demandé ce
que je fais, j’aurais dit qu’on ne fera
jamais un band. J’essayais de vendre des
beats. Mais peut-être que dans notre
coeur, on savait que…», soupèse-t-il. James Di Salvio note que les membres
du collectif ont pris de la maturité avec
les années. «Quand tu vis quelque chose rapidement
dans la vingtaine, que ça se passe
de zéro à mille dans 24 h, t’apprécies
moins ce qui se passe. Revenir comme
des adultes, c’est une belle expérience.
On a fait disparaître beaucoup du
brouillard et on sait qu’on est là pour faire
de la musique et générer l’énergie
positive. Notre modus operandi n’est pas
plus compliqué que ça. On veut générer
du plaisir et de bonnes vibrations.»
AMOUR ET NATURE
Cette maturité transparaît sur The
Garden. Tout en conservant son côté disco
et ses grooves éclatés (Grace, Cowboy
Hoot) qui avaient permis au groupe de
connaître la gloire, il y a douze ans, avec
l’album Glee, la musique de Bran Van
3000 se fait plus atmosphérique (Garden
Waltz), emprunte même au gospel (Oui
Got Now). The Garden a été inspiré par le film que
rêvent de tourner James Di Salvio et son
frère depuis quelques années (The Power
of Love, toujours en attente d’un producteur
intéressé) et parle autant d’amour
que d’environnement.
«La musique raconte une histoire, c’est
une méditation sur les amours, notre planète.
Il y a eu beaucoup de pertes, du
monde qu’on a mis dans ce voyage. C’est
un album un peu plus mélancolique. J’ai
respecté ces émotions», lance le musicien,
qui a bricolé les pièces de façon toute
simple, en utilisant le logiciel Garage
Band sur son Mac. «C’est écoeurant. C’est la meilleure
façon pour faire en quelques minutes la
maquette d’une chanson. Je pouvais l’enregistrer
avec le micro de l’ordi. Je capotais
tellement. Je faisais une chanson
dans le café de mon quartier. Les gens me
voyaient comme un vrai fou qui parlait à
son ordinateur, mais c’est pas grave.»
TOURNÉE EN 2011
Le premier extrait de l’album, Grace
(Love On The Block), a été lancé récemment. Quant à une tournée, qui sera
mondiale, ça ne se produira pas avant
2011, selon Di Salvio, qui assure que la
machine BV3 a été bien remise en
marche. «Après avoir arrêté dix ans, le quotidien
d’un band était moins fort. On n’avait pas
de gérance, il nous manquait plein de
choses. On a construit cet album en
prenant notre temps pour bien établir les
choses. Alors, je crois que c’est bien
reparti.»
Source: Canoe