a éteint l’équipe la plus hot du circuit et mené le Canadien à une victoire de 3-0, une quatrième consécutive et une cinquième en six matchs. Les
Flyers de Philadelphie, qui retrouvaient le Canadien pour la première
fois depuis qu’ils l’avaient éliminé en finale de l’Association Est au
printemps dernier, étaient débarqués à Montréal sans avoir connu la
défaite en temps réglementaire depuis le 25 octobre, une séquence de dix
parties. Mais ils se sont butés au même constat que les Canucks, les
Bruins et les Hurricanes ont été forcés de dresser au cours de la
dernière semaine.
Price est pratiquement imbattable. Il n’a
donné que trois buts sur 140 tirs pendant la séquence victorieuse dont
il est en grande partie responsable et ses 41 arrêts contre les Flyers
lui ont permis d’enregistrer un deuxième jeu blanc en sept jours. Il en
compte maintenant trois cette année, soit autant que son sommet
personnel atteint lors de sa saison recrue. « J’ai commencé à y penser (au jeu blanc) avec
environ cinq minutes à jouer, a reconnu Price. Mais je suis quand même
resté concentré sur la tâche à accomplir. C’est la victoire qui
demeurait le plus important. »
Price a réussi son plus récent exploit contre la
deuxième meilleure attaque de la LNH (63 buts marqués en 19 matchs), une
équipe qui avait rempli les filets adverses de 18 rondelles à ses trois
dernières parties. Avec 11 victoires en 17 départs, Price n’en a besoin
que de deux autres pour égaler son total de la saison dernière. Si
les grandes performances de Price commencent à être monnaie courante,
on peut en dire autant de la contribution offensive de Tomas Plekanec.
Fort d’un match de quatre points samedi contre la Caroline, la petite
dynamo du Tricolore en a ajouté deux à sa fiche : un but – le deuxième
du match inscrit en deuxième période – et une passe sur celui de Brian
Gionta en troisième.
Impliqué dans tous les buts de son équipe
contre les Flyers, Gionta est probablement celui qui apprécie le plus
les instincts offensifs de Plekanec. Limité à trois points à ses 13
premiers matchs de la saison, le capitaine en a amassé huit en cinq
matchs depuis que Jacques Martin l’a muté avec son meilleur pointeur. Plekanec
(2-8) et Gionta (4-4) ont maintenant amassé au moins un point dans cinq
matchs de suite, tout comme Michael Cammalleri (2-4), l’auteur du seul
but dont le Canadien aurait eu besoin.
« Aucun doute, Gionta,
Plekanec et Price ont vraiment élevé leur niveau de jeu, mais le reste
de l’équipe a également bien fait pour contenir les Flyers », a noté
Jacques Martin, qui s’est quand même attardé un peu sur son jeune
gardien. « Price est en pleine possession de ses moyens. Il joue
avec beaucoup de confiance et ses coéquipiers ont confiance en lui. Il
doit continuer de bien travailler. »
UN TRIO DANGEREUX
Cammalleri
a profité d’un avantage numérique de deux hommes pour marquer son
cinquième but de la saison, le premier du match, à mi-chemin en première
période. Gionta venait de fendre l’air sur une passe parfaite de
Plekanec lorsqu’il est allé récupérer le disque dans le coin de la
patinoire avec la belle complicité d’Andrei Kostitsyn. Il a ensuite
repéré Cammalleri, qui était prêt à faire feu dans l’enclave. Son tir
puissant et précis, dans le haut du filet, n’a laissé aucune chance à
Sergei Bobrovsky.
La jeune recrue des Flyers, qui disputait un onzième match de suite, a bien fait même s’il a cédé trois fois sur 28 lancers. La
combinaison Plekanec-Gionta a failli doubler l’avance du CH avant la
fin de la deuxième pénalité des Flyers, mais la déviation du capitaine
est passée juste au-dessus de la barre horizontale. Price a
commencé à ajouter quelques morceaux à la collection de faits saillants
qu’il alimente depuis le début de la saison avec sept minutes à jouer en
première. Il a alors réalisé sa première acrobatie de la soirée, un
grand écart à sa gauche qui lui a permis de fermer l’ouverture qui
s’était créée devant Mike Richards.
Le Canadien a bénéficié de
deux avantages numériques en début de deuxième, mais a été incapable
d’en profiter pour accentuer son avance. Ses dénigreurs étaient donc
bien armés pour le taxer de manque d’opportunisme quand les Flyers se
sont vus à leur tour accorder une supériorité numérique de deux hommes,
mais Price est encore venu à la rescousse de ses coéquipiers. Il a
notamment frustré Claude Giroux, qui avait forcé Hal Gill et P.K. Subban
à écoper de pénalités successives à son endroit, et Kimmo Timonen.
Le
Canadien s’accrochait donc encore à sa mince avance quand Plekanec a
rendu la situation un peu plus confortable. Le pivot tchèque avait
atteint sa vitesse de croisière lorsqu’il a accepté un relais de Gionta
en entrée de zone pour ensuite appliquer les freins sur le point de mise
en jeu à la gauche de Bobrovsky, qu’il a surpris d’un tir entre les
jambières à 13:48. « Pendant un peu plus de deux périodes, nous
avons joué du hockey solide. Ils ont peut-être pris les devants 2-0,
mais leur premier but a été marqué à cinq contre trois et leur deuxième a
peut-être été leur seule chance de marquer en deuxième, a analysé Chris
Pronger. Le problème, c’est qu’on n’a pas créé assez de trafic en avant
de Price. Il voyait les rondelles et il les a arrêtées. »
Gionta a
joué de chance sur son cinquième but de la saison, à la septième minute
du dernier tiers. Sa tentative de passe à Cammalleri devant le filet de
Bobrovsky a ricoché contre le patin de Timonen pour aller donner contre
le fond du filet. « Price a joué une bonne game, c’est un
bon gardien, a dit Giroux. Je pense qu’on a dominé le match un peu, on a
eu beaucoup de chances. Ça arrive, des matchs comme ça. C’est pas comme
si on avait mal joué. »
DE LA BOUSCULADE EN FIN DE MATCH
Un
match contre les Flyers ne serait pas complet sans un peu de
brasse-camarade et Darroll Powe s’est assuré que les spectateurs ne
soient pas trop dépaysés. En début de deuxième, Powe a allumé un
premier feu en terminant une solide mise en échec sur Josh Gorges qui a
laissé le défenseur du Canadien à la recherche de ses sens pendant
quelques secondes. L’agitateur des Flyers a été puni sur le jeu,
mais ça ne voulait pas forcément dire qu’il avait appris sa leçon. Dans
les premiers instants de la troisième, exactement au même endroit où il
avait commis son premier délit, il a imprégné la tête de Jeff Halpern
dans la baie vitrée. Halpern en a perdu son casque et a chuté sur la
patinoire, sa tête encaissant une partie de l’impact. Il a d’ailleurs dû
recevoir l’aide de ses coéquipiers pour quitter au vestiaire.
« J’ai
regardé la reprise, et selon moi il s’agissait d’un coup par derrière, a
commenté Martin. L’arbitre ne semble pas avoir vu les choses de cette
façon. Malheureusement, les choses arrivent vite. » Maxim
Lapierre a décidé que Powe devait subir les conséquences de ses gestes.
Il lui a lancé une invitation au combat qui a vite été acceptée, mais la
défaite est allée à la fiche de la petite peste du Canadien. Travis
Moen a tenu à propager le message de Lapierre et il a été entendu
lorsque sa mise en échec sur Ville Leino a presque envoyé l’attaque des
Flyers rejoindre ses coéquipiers sur le banc des joueurs.
Ce
sont ensuite Kostitsyn et Richards qui ont eu maille à partir. Le
capitaine des Flyers n’a pas apprécié d’être rudoyé et a répliqué avec
un coup de bâton bien senti sur les jambières du Bélarussien. P.K.
Subban est venu à sa défense et a jeté les gants devant Richards, mais
les officiels s’étaient déjà interposés. Richards et Subban se
sont brièvement retrouvés en fin de match. Lapierre, lui, avait promis à
Powe qu’il le reverrait, mais c’est plutôt Scott Hartnell qu’il a
rencontré sur son chemin après un arrêt de Price. Les deux joueurs ont
été envoyés au vestiaire après une petite ronde de lutte. Les deux équipes se retrouveront dans moins d’une semaine, le 22 novembre à Philadelphie.
MARKOV : LES CRAINTES SE CONFIRMENT
Par
ailleurs, la direction du Canadien a confirmé ce qu’on savait déjà,
c’est-à-dire que l’équipe devra se priver des services du défenseur
Andrei Markov pour une longue période de temps, en raison d’une blessure
au genou droit. Un porte-parole de l’équipe n’a pas donné de
détails additionnels et il n’a pas précisé la durée approximative de
l’absence de Markov.
Le Russe s’est blessé au genou dans un
contact avec Eric Staal des Hurricanes de la Caroline, au moment où les
deux joueurs étaient à la pourchasse de la rondelle vers la fin de la
rencontre que le Tricolore a remportée 7-2, samedi. Le défenseur
vedette, âgé de 31 ans, n’en était qu’à son septième match suivant son
retour au jeu à la suite de l’opération au genou droit qu’il a subie, le
printemps dernier. Il s’était blessé sur une séquence semblable à celle
de samedi, lors du deuxième tour des séries éliminatoires face aux
Penguins de Pittsburgh.
Source: RDS