Frank (Bruce Willis) est un ancien agent de la CIA. Du jour au
lendemain sa tête est mise à prix et de nombreuses personnes chercher à
le tuer. Ça tombe mal, il vient tout juste de rencontrer Sarah
(Mary-Louise Parker) qui voit du coup sa vie en danger. Afin d’y voir
plus clair, papy décide de réunir d’anciens compagnons, dont Joe (Morgan
Freeman), Marvin (John Malkovich) et Victoria (Helen Mirren). Dans
l’objectif ultime de transposer toutes les bandes dessinées possibles
et inimaginables au cinéma, c’est au tour de « RED » du tandem Warren
Ellis et Cully Hamner de recevoir le traitement royal.
Les écrits, longs
de seulement 66 pages, ont été bonifiés d’un scénario complètement
débile qui interroge le sort lié aux aînés (ceux qu’il semble possible
de se débarrasser de revers de la main en les envoyant à la retraite)
par l’entremise d’un intense flux de poursuites et de scènes musclées. Il
faut toutefois être prévenu pour bien adhérer à l’entreprise. Le rire
mène le bal et rien ne doit être pris au pied de la lettre au sein de ce
récit trop long mais efficace, qui a pourtant failli manque de gaz dès
le départ. L’introduction, particulièrement pénible, accumule tous les
clichés du genre, ressemblant à une variation du récent « Knight and
Day », la pertinence en moins.
Cela s’améliore heureusement par la
suite. Sans rien enlever au couple Bruce Willis et Mary-Louise Parker,
leur chimie est loin d’être sans faille. Ce sont plutôt les autres
personnages qui réussissent à rendre ce long métrage intéressant. À
commencer par John Malkovich qui livre une prestation savoureuse en
paranoïaque disjoncté. Ses jeux de mot et ses mimiques s’avèrent
irrésistibles, tout comme ceux d’Helen Mirren qui convainc totalement en
femme armée jusqu’aux dents. Bien peu présent, Morgan Freeman finit par
se faire éclipser par la distribution secondaire, qui peut compter sur
Karl Urban, Brian Cox, Rebecca Pidgeon, le revenant Ernest Borgnine et
le trop peu présent Richard Dreyfuss.
Sans posséder la fougue d’un
Christopher Nolan, d’un Zach Snyder ou d’un Ang Lee, Robert Schwentke
s’avérait un bon choix derrière la caméra. Bien que le réalisateur se
soit complètement fourvoyé avec son précédent « The Time Traveler’s
Wife », il semble ici tout à fait dans son élément, jouant avec
l’esthétisme cartoon. Sa mise en scène est dynamique et toujours
appropriée, proposant quelques surprises bien amenées, dont cette façon
d’épouser les codes du western. Seule la musique se veut un peu trop
envahissante.
Prenez un « Salt » intéressant (ce qui n’était pas le
cas de la production avec Angelina Jolie), croisez-là avec « Ocean’s
Eleven » et vous obtenez un dérivé de « RED », qui est tout sauf un remake
du film de Gilles Carles. Vide mais divertissant, l’essai se veut une
alternative viable au beaucoup plus intellectuel « The Social Network ».
Comme quoi il n’y a pas de mal de se faire plaisir et ce, en sachant
pertinemment que ce même concept et ces mêmes interprètes auraient pu
donner quelque chose de bien plus mémorable.
Source : Showbizz.net