Pour
incarner cette héroïne tragique, l’Opéra de Montréal a fait appel à l’une des
reines du bel canto d’aujourd’hui, Dimitra
Theodossiou. La soprano grecque mettra toute sa fougue et ses moyens vocaux
spectaculaires au service d’un rôle des plus exigeants. Son amant, Robert
Devereux, bénéficiera de la voix éclatante et du physique plus que crédible
d’un jeune ténor en pleine ascension, la sensation sibérienne Alexey Dolgov. Pour jouer Sarah, «
l’autre femme » de ce triangle amoureux, on a fait appel à une mezzo américaine
au nom prédestiné, Elizabeth Batton.
La redécouverte de cette « tragédie lyrique » digne d’un film hollywoodien a
été confiée aux Américains Kevin Newbury
(mise en scène), Neil Patel
(décors), Jessica Jahn (costumes),
avec le concours de la Canadienne D. M.
Wood (éclairages). Au pupitre de l’Orchestre
Métropolitain et du Chœur de l’Opéra
de Montréal, le chef d’orchestre italien Francesco Maria Colombo fera ses débuts à la compagnie.
REINE D’ANGLETERRE…
ET D’HOLLYWOOD !
Les amours tumultueuses d’Elisabeth
ont donné lieu à de nombreuses adaptations au théâtre et au cinéma. On se
souvient surtout de Bette Davis, qui incarne la reine d’Angleterre à deux
reprises (en 1939 et en 1955), et de Cate Blanchett qui fait de même en 1998 et
en 2007. La comédienne anglaise Judi Dench remporte un Oscar en coiffant la
couronne d’Elisabeth dans Shakespeare in Love (1998). Sa compatriote Helen
Mirren va encore plus loin : elle incarne Elisabeth 1ère pour la
télévision et Elisabeth II pour le cinéma !
À l’opéra, le rôle de la reine
d’Angleterre dans Roberto Devereux a effrayé bien des cantatrices, mais la
liste de celles qui ont osé l’affronter compte plusieurs grands noms : Leyla
Gencer (qui le ressuscite en 1964, après un siècle d’oubli), Montserrat
Caballé, Berverly Sills et Edita Gruberova. Donizetti
est lui aussi fasciné par le destin de la souveraine anglaise. Il la place au
centre de trois de ses opéras : Elisabetta
al castello di Kenilworth (1829), Maria
Stuarda (1835), Roberto Devereux
(1837), et en consacre un autre à la mère d’Elisabeth, Anna Bolena (1830).
Il trouve dans ces histoires tragiques le
support idéal pour déchaîner son inspiration mélodique inépuisable qui
s’exprime en un feu d’artifices de vocalises. Ses héroïnes perdent la tête, au
propre ou au figuré, et chantent leur douleur lors de « scènes de la folie ».
Ces morceaux de bravoure deviennent la spécialité de Donizetti, qui en écrit le
plus bel exemple dans Lucia di Lammermoor
(1835). Créateur frénétique, il finira lui-même par mourir à l’asile, après
avoir composé pas moins de 70 opéras !
L’ARGUMENT
L’opéra
met en scène un triangle amoureux où les personnages sont déchirés entre
passion et raison d’état. De retour d’Irlande, Robert Devereux, comte d’Essex
et favori de la reine, est accusé de trahison pour avoir favorisé une
rébellion. Elisabeth craint surtout qu’il ne lui ait été infidèle. Elle a
raison : Devereux est amoureux d’une de ses dames de compagnie, la jeune Sarah,
épouse du duc de Nottingham. Mais Nottingham est aussi le meilleur ami de
Devereux et son seul défenseur face au Parlement, qui réclame sa tête.
Devereux
pourrait se prévaloir d’un anneau, offert par la reine autrefois et censé lui
garantir le pardon royal, mais il l’a donné à Sarah comme cadeau d’adieu. Quand
Nottingham découvre l’infidélité de sa femme, il l’enferme. Elle ne peut donc
rendre l’anneau à la reine, empêchant ainsi Elisabeth de sauver l’homme qu’elle
aime.
Roberto Devereux
PRÉOPÉRA
PréOpéra est une introduction dynamique et conviviale au
spectacle. Animée par le musicologue Pierre Vachon (Ph.D.), cette
rencontre se veut une incursion au cœur de la musique et l’histoire de
l’œuvre, son livret et ses symboles, les artistes de la production,
etc.
D’une durée de 45 minutes, PréOpéra est communiqué en français avec un bref résumé en anglais.
Lieu : Piano Nobile de la salle Wilfrid-Pelletier
Quand : 1 h 15 avant chaque représentation
Tarif : Gratuit pour les abonnés; 5 $ pour les non-abonnés
Billets en vente à la billetterie de la Place des Arts
Animation : Pierre Vachon (Ph.D.), musicologue
MÉTROPÉRA
Métro-boulot-canto! L’opéra se démocratise et accompagne son public jusque dans les stations du métro (de Montréal).
En partenariat avec la Société de transport de Montréal, l’Atelier
lyrique de l’Opéra de Montréal vous présente les plus belles voix de la
relève dans les plus beaux airs du répertoire. Les mini-récitals
interpellent tous les usagers et leur présentent un diaporama
passionnant des œuvres présentées au cours de la saison.
Prochain métrOpéra : AUTOUR DE ROBERTO DEVEREUX DE DONIZETTI
10 novembre 2010, à 16 h 45, à la station Berri-UQAM. Entrée libre.