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Peur de mourir ? – le courrier de l’Âme

La mort ne laisse jamais indifférent. C’est
que, contrairement aux animaux, nous, nous savons la fin de l’histoire,
c’est-à-dire que l’on va disparaître. Le sachant, c’est là que naissent chez
certains des angoisses, tandis que pour d’autres, on pourra prendre la chose
avec un peu plus de philosophie. Mais savez-vous quoi? Et je parle par
expérience, tout le monde a la chienne quand il est question d’aborder le grand
départ. Vous pensez que le sexe est le grand tabou? J’ai des petites nouvelles
pour vous. C’est la mort. Au point que vous remarquerez que par rapport à nos
ancêtres, on expédie les affaires mortuaires bien vite.

On a même créé la
crémation directe pour qu’on n’ait plus à voir le corps dans le cercueil,
tellement ça nous glaçait le sang. Et il faut bien le dire, notre taux de
spiritualité est en baisse. On n’est absolument pas armé pour faire face à
l’arrêt de vie. Le philosophe Vladimir Jankélévitch, dans un traité intitulé
tout simplement « La mort », l’a très bien résumé : « Chaque
mort étonne ou scandalise comme si elle était la première ». Il peut
arriver que des conjoints spéculent sur ce qu’ils feraient quand l’autre va
partir. On avance bien des possibilités. Mais dans les faits, il n’y a pas de
recette toute faite. C’est un moment à passer, bouleversant. Qui a le mérite
d’égaliser les fins de vie pour les pauvres comme les riches.

LA NAISSANCE, DÉBUT DU PROCESSUS DE
MORT

Vous rendez-vous compte, mais des penseurs
l’ont remarqué, c’est que lorsqu’une maman croit donner la vie, en réalité elle
donne la mort, car la naissance est en psychanalyse l’émergence de la mort. Par
rapport à une disparition d’un parent, l’enfant conçoit à sa façon la mort.
Pour lui c’est comme un grand voyage. Avec son petit bagage, il peut assumer.
La mort est aussi libération. Pour quiconque a eu une vie de malheurs, ou
accablée par la maladie, qu’est-ce qu’on va dire? « Enfin, il est
libéré ». On devient bien philosophe tout à coup!

Pourquoi, au sujet de
notre propre mort, n’affichons-nous pas le même détachement? C’est qu’inconsciemment,
on se croit éternel. Voyez Dominique Michel qui lutte en ce moment pour sa vie.
Qui d’un côté dit « je veux lutter », et de l’autre se dit prête à
envisager de devoir quitter les siens. Elle ne la trouve pas facile. Elle n’est
pas jojo, la vie. C’est ce que nous a dit, pas plus tard que la semaine
dernière, Woody Allen dans le Figaro, rappelant que ce n’était pas facile que
de vivre.

Nos ancêtres avaient une longueur d’avance sur nous, car il était
admis que la vie ici bas était un passage douloureux et que la délivrance était
dans l’éternité. Donc la mort était mieux acceptée comme rite de passage. En
passant, ne trouvez-vous pas étonnant qu’on s’en fasse autant pour la vie après
la vie et qu’on ne se soucie jamais d’où l’on vient? Les fameuses limbes d’antan.
La mort, c’est un fantasme, non au sens érotique du mot, mais dans l’acception
d’une idée que l’on se fait.

On imagine l’Au-delà. On en a en réalité aucune
réponse, à moins d’être connecté aux anges comme Doreen Virtue. Saint-Paul
avait une figure de style pour parler des défunts. Il les appelait ceux qui
dorment. Regardez en musique; d’un côté vous avez le Requiem de Fauré conçu par
le compositeur comme une berceuse nous accompagnant dans l’infini et à côté, le
tragique et remuant Requiem de Mozart où le chœur gronde. Chacun a sa vision.
Mais revenons à la phobie qui est le thème initial.

Si la mort devient une
obsession à ce point qu’elle entrave le cours de votre équilibre, il faut
consulter. Au Québec nous avons une des meilleures spécialistes qui soit dans
le domaine du deuil et c’est Johanne de Montigny. Rescapée d’un écrasement
d’avion, elle a aidé des dizaines de gens à faire la paix avec l’idée de
quitter les siens. J’aimerais que vous me partagiez votre point de vue à ce
sujet, vos confrontations avec la mort.

Bon weekend et à vendredi prochain ! N’hésitez pas à m’écrire !

TEL-ÉCOUTE

JOHANNE DE MONTIGNY

LE CRASH ET LE DÉFI : SURVIVRE