Malgré ce que j’avais lu la semaine précédente sur la validité de ces sites, je voulais quand même voir ce que les visiteurs qui viennent chez nous pensent de nos arrêts gourmands. À mon grand étonnement, Le Grain de Sel était considéré
comme étant le resto # 1 à Montréal sur 1998 restos répertoriés tels que :
Le Pied de Cochon, Le Toqué, Le Club Chasse et Pêche, Europea, etc… toute une facture !!! Vous pouvez donc imaginer qu’avec une
réputation perçue de ce niveau, la curiosité m’emportait. C’était bien assez pour que j’aille y mettre
aussi mon… grain de sel.
Je me demandais
quel talent exceptionnel se cachait derrière ce petit bijou obscur de l’est. Bien sûr, avant de sauter aux conclusions, il
faut tenir compte des éléments suivants : les visiteurs et les touristes
n’ont pas nécessairement fait l’expérience de tous nos grands restos. Ce qui était intéressant, par contre, c’est
que les premiers commentaires remontaient au début de l’été 2010 et venaient
d’une poignée de Montréalais. Ceci a
sûrement servi à mousser la frénésie. Mais
dans une ville qui a une réputation internationale pour sa cuisine et ses
restos de haut calibre, il m’importait de voir ce qu’était tout le buzz autour de ce petit local sans
façon. Quand on entre, on a l’impression d’être au Petit Extra ÷
2. L’accueil est chaleureux et on
sentait l’ambiance d’équipe qui régnait entre Patrice, Guillaume et Sandrine,
la copropriétaire.
L’autre moitié de ce
nouveau duo de la scène gourmande de notre capitale épicurienne est
Jean-François, qui est le chef et l’intelligencia
créative. Il fait une apparition
régulière en salle pour s’assurer du niveau de satisfaction de la clientèle et de
la consistance de la qualité des éléments qui sortent de sa cuisine. Tous deux ont une expérience du domaine, même
si Sandrine travaille encore à l’administration de l’UQAM. Par contre, elle est toujours présente en
salle lors des ouvertures limitées du soir les jeudi, vendredi et samedi
seulement. Autrement, la vocation de ce petit
joyau est celle d’un resto lunch.
La petite cuisine ouverte bouge avec souplesse et synchronisme,
grâce au chef d’orchestre qui tient les rennes du cœur de la maison, avec doigté
et convivialité. Le menu est court,
concis et change en raison des produits de la saison. Il en tient également à l’imagination du
moment du chef, inspiré par ce que les terres du Québec ont à nous offrir. Il doit être mentionné que les propriétaires
ont passé du temps en Inde, où le chef a étudié à fond tous les arômes et
saveurs des épices exotiques de cette région et l’amuse-bouche du soir en était
un des heureux résultats.
Une
composition de courge râpée et d’épices qui ressemblaient drôlement aux bhajis qu’on retrouve dans toutes les
institutions qui affichent fièrement une cuisine inspirée de l’Indonésie,
annonçait un excellent départ à une soirée prometteuse. Les raviolis aux champignons sauvages avaient capté mon
attention dès le départ, mais ils étaient offerts en plat principal et je
comptais me laisser tenter par d’autres items donc, j’ai demandé à Sandrine si
on pouvait en faire une portion en entrée et elle m’a répondu qu’ils pouvaient
absolument nous offrir plusieurs des plats principaux en portion piccolo. J’étais ravie, d’autant plus qu’ils étaient
délicieux, remplis de champignons sauvages frais du Québec, dans une sauce
crémeuse au Xérès… un must, peu importe la portion que vous choisissez.
Mon partenaire a choisi le risotto aux tomates. Un plat un peu moins réussi, plutôt liquide
que crémeux, et l’ajout de riz croustillant n’était pas nécessaire et amenait
un élément de confusion à la texture du risotto. J’avais entendu de multiples commentaires
élogieux au sujet du boudin artisanal servi avec des betteraves rôties et
encore une fois, on m’en a fait une portion de dégustation. Quelle belle surprise, parfaitement
accompagné et présenté. Martin Picard a définitivement
de la compétition!
En plat principal,
j’ai opté pour le fish and chips maison, question de satisfaire mes papilles
britanniques. L’autre plat était un des
classiques du menu, la bavette de bœuf.
Le poisson était servi avec du fenouil mariné et une crème sûre à la
lime qui manquait tous deux de saveur.
La pièce maîtresse était fraîche, mais en peu trop cuite à mon goût,
donc avait passé le point de tendreté que je recherche normalement. La bavette était cuite à point, goûteuse mais
un peu sèche, la viande y aurait gagné à être légèrement nappée. Les frites étaient définitivement maison et
nature, pas une trace d’assaisonnement infecte et artificiel. Bonne petite mayo honnête maison en
accompagnement, tout à fait suffisant.
Pour arrondir la soirée, nous nous sommes laissés tenter
par la tarte au sucre, que nous avons joyeusement partagé. Il y avait une touche de cumin dans la croûte,
qui rehaussait la saveur des composantes.
Cochon et délicieux… Je n’ai pas parlé de la carte des vins, parce que c’était
probablement l’aspect le moins inspirant de la soirée. N’ayant pas de sommelier ni de personnel
formé en la matière, on se fie aux conseils de l’agence d’importation
privée. Le travail du mariage mets/vins
est un peu laissé pour compte. On réussi
quand même à trouver quelque chose d’acceptable, mais il serait peut-être avisé
pour les propriétaires de consulter un expert en la matière pour composer une
carte un peu plus intéressante et digne des efforts à la cuisine.
Bravo à Sandrine et Jean-François pour leur passion et
leur conviction.
Ma cote : 4 / $$
Tripant : le
service, l’ambiance et les découvertes culinaires du moment
Moche : les
vins trop jeunes et le manque de raffinement de la carte
2 Des croûtes à manger
3 Un certain potentiel
4 Vous avez réussi à m’impressionner
5 Expérience inespérée
Ma classification est basée sur un regroupement d’éléments : qualité de
la nourriture, goût, présentation, ambiance, service, sélection de vins
et le rapport qualité/prix
$ petit prix
$$ abordable
$$$ faut planifier le budget
$$$$ occasions
Le Grain de Sel
2375, rue Sainte-Catherine Est
Montréal (Québec)
Tél. : 514 522-5105