Les électeurs auraient-ils voté pour protéger
leur tirelire plutôt que leur environnement, leur culture et leur vision d’avenir?
Les absents auraient-ils mis leur pied à terre pour que cesse la dépense des
deniers publics dans la verdure urbaine, les événements et les grands projets
porteurs? L’électorat se serait-il mis d’accord pour dire « Suffit les
idéaux, soyons pratico-pratiques. Rapprochons-nous de nos sous avant qu’on ne
les perde à bâtir notre avenir»? Pour ma part, la question éminente viserait
plutôt à savoir si les torontois ne se sont pas tiré une balle dans le pied
communautaire.
D’abord, il y a le personnage… Un brin
délinquant au passé
truffé d’accusations criminelles [dont] refus de se soumettre à un alcootest
(coupable), possession de marijuana (retirée), violence conjugale (retirée), à la langue
trop déliée (…
saoul dans un match des Maple Leafs …
[expulsé] après qu’il ait dit des grossièretés à une partisane de
l’autre équipe : «Va donc en Iran te faire violer et te faire tirer») et à l’allure
d’un ex-footballer pas très « media-friendly ».
Ensuite, le propos… Outre ses écarts de verbe
enivré, il n’hésite pas à clamer que les routes appartiennent aux voitures et
tant pis pour les cyclistes qui s’y aventurent. Ou encore, à rejeter du revers
de la main l’idée d’investissements culturels ou verts comme les toits
envisagés par David Miller, maire sortant.
Les positions conservatrices de Ford limiteraient-elle les visées
d’avenir de Toronto? Si la ville reine pouvait se targuer d’être
couronnée métropole canadienne argentée et visionnaire, il semble qu’elle puisse
craindre une sévère correction. La vision du nouveau maire est visiblement plus
étroite que celle du maire sortant. En resserrant sévèrement les cordons de la
bourse tel qu’il le propose, Toronto risque fort d’endommager sa position de
métropole d’avant-garde et pire, de voir son évolution urbaine freinée au point
de reculer.