Ethan (Zack Galifianakis) se rend à Hollywood en compagnie de son
chien. Comme il a un grand coeur (mais si peu de manière), il décide
d’embarquer Peter (Robert Downey Jr.) qui n’a qu’un seul désir :
rejoindre celle qui porte son enfant qui et va accoucher incessamment.
Entre les deux hommes, c’est l’eau et le feu. Mais ils devront apprendre
à faire équipe afin d’arriver à bon port. Reconnu pour ses
histoires de beuverie («Old School» et principalement «The Hangover»),
le cinéaste Todd Phillips a déjà donné dans la folle virée en compagnie
du sympathique «Road Trip».
Il remet ça avec «Due Date», une comédie qui
reprend le même canevas que les classiques de Francis Veber et le
presque culte «Planes, Trains and Automobiles» de John Hughes. Il y a
une course contre la montre en compagnie d’un gentil bouffon un peu
niais et un cynique plus sérieux. Le tout débouchera sur une réflexion
tendre et attendrissante sur le sens de la famille et le rôle de
l’amitié. Cette prémisse datée demeure tout de même efficace.
Contrairement aux autres récits du même réalisateur, le scénario simple
n’épargne pas l’émotion, faisant apparaître quelques intéressantes
pistes de réflexion sur le couple et la présence fondamentale du père
auprès de son enfant. Voilà des aspects qui, en temps normal, sont
complètement évacués de la ligne dramaturgique.
Il s’agit surtout
d’un ouvrage qui est là pour faire rire aux larmes, ce qu’il parvient
principalement à faire dans sa première partie. S’ouvrant sur le gag le
plus ironique du long métrage (un Robert Downey Jr. qui hurle n’avoir
jamais pris de drogue de sa vie alors que le cinéphile connaît
parfaitement ses déboires passés), le film alterne entre le jeu de mot
savoureux et l’allusion crade, un chien qui se masturbe et un nombre
incroyable de clins d’oeil. Le tout est porté par un rythme enviable où
les situations complètement imprévisibles se succèdent.
Une
cadence que n’arrive pas toujours à maintenir le metteur en scène et ce,
même s’il ne lésine pas sur les flashs parfois évidents (le trip de
drogue sur du Pink Floyd par exemple). Pour se racheter, il fait
toutefois appel à une horde de personnages colorés, proposant un des
meilleurs duos de l’année. Zack Galifianakis est probablement son acteur
fétiche – ou alter ego – et le comédien continue à étonner sans trop se
répéter. À ses côtés se trouve le pince-sans-rire Robert Downey Jr. qui
prend plaisir à incarner un individu qu’il ne connaît que trop bien,
pour en avoir déjà défendu plusieurs par le passé.
Moins fou et
délirant que «The Hangover», «Due Date» demeure une agréable comédie,
qui saura en mettre plus d’un de bonne humeur. C’est le moment de sortir
la voiture et de rouler vers le Sud jusqu’au Grand Canyon.
Source : lecinema.ca