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Le retour en force des acadÉmiciens

Dans toutes les catégories où le vote populaire était le critère déterminant, ils ont triomphé. Seul Bernard Adamus a réussi à coiffer l’un des deux académiciens, en l’occurrence Maxime Landry, étant couronné Révélation de l’année. Après une année de disette, aucun des poulains de Julie Snyder n’avait gagné de statuette en 2009; il s’agit donc un retour en force pour les anciens pensionnaires de la maison de Sainte-Adèle. Et ils se sont laissés désirer. Car alors qu’il ne restait que cinq trophées à distribuer, ni l’un ni l’autre n’avait encore mis les mains sur un Félix.

Marie-Mai a d’abord reçu la statuette du meilleur album rock de l’année pour son opus Version 3.0, couronné par l’Académie. Quelques minutes plus tard, elle recevait avec grande émotion celui de l’interprète féminine de l’année. Le gagnant de la cuvée 2009 de Star Académie, Maxime Landry, jouit lui aussi d’une grande popularité auprès du public québécois. Les deux trophées qu’il a remportés – Chanson de l’année et Interprète masculin de l’année – lui ont en effet été décernés par la population.

Le vote du public a également causé une toute une surprise dans la catégorie Groupe de l’année. Pour une troisième fois en l’espace de quatre ans, le groupe Mes Aïeux a été primé. Le public les a préférés aux formations Les Cowboys Fringants, Les Trois Accords, The Lost Fingers et Karkwa, dont la galette Les chemins de verre a reçu le prix du meilleur album alternatif à l’Autre Gala, lundi dernier. Le chanteur de la formation, Stéphane Archambault, s’est dit surpris de mériter les grands honneurs et a humblement remercié le public avant d’y aller d’un style de commentaire qui semble avoir la cote dans les galas ces derniers temps.

« Je vais faire mon Coeur de pirate et je vais dire que personnellement, le trophée du groupe de l’année aurait dû aller à Karkwa », a-t-il lancé, faisant référence à la petite commotion suscitée par la chanteuse lors de l’Autre Gala du 1er novembre dernier. Coeur de Pirate avait alors déclaré que le groupe Radio Radio et non Manu Militari aurait dû remporter le Félix pour l’album hip hop de l’année.

« ÇA FAIT LONGTEMPS… »

Le retour de Luc De Larochellière a été salué par le jury, qui lui a remis le prix dans la catégorie Auteur ou compositeur de l’année. « Ça fait longtemps que je ne suis pas monté ici », a-t-il lancé d’entrée de jeu. En excluant la statuette qu’il avait remportée pour la mise en scène de son spectacle Vu d’ici en 2001, il s’agissait effectivement d’un premier Félix en près de 20 ans pour l’auteur-compositeur-interprète. La dernière fois qu’il était reparti avec un Félix sous les bras, c’était en 1991. En fait, l’album Sauvez mon âme, qui avait connu un succès fulgurant autant au Québec qu’en France, lui avait permis d’en rafler trois.

Le coloré Bernard Adamus, qui avait vu lui filer sous le nez le prix du meilleur album folk contemporain pour sa galette Brun (La couleur de l’amour), a été sacré Révélation 2010. En l’emportant, le musicien d’origine polonaise a privé Maxime Landry d’un tour du chapeau. Une belle reconnaissance pour l’interprète de La question à 100 piasses, qui avait séduit la critique en 2009 au Festival de la Chanson Petite-Vallée. Coiffé de son habituelle casquette, l’artiste a remercié une myriade de personnes, faisant fi du chronomètre et concluant par une phrase pour le moins inusitée qui aura eu le mérite de faire rire l’auditoire.

C’est l’album de Fred Pellerin qui a eu la faveur de l’Académie pour son Silence, primé dans la catégorie du meilleur album folk contemporain. Il s’agit d’un premier Félix pour l’artiste, qui avait la voix étreinte par l’émotion en recevant son prix. Les 12 hommes rapaillés ont pour leur part surclassé les Belles-Soeurs dans la catégorie Spectacle de l’année (interprète). Le concepteur Gilles Bélanger, qui a transformé les mots de Gaston Miron en musique, a tenu à saluer le célèbre poète québécois. Il était accompagné, sur la scène, du réalisateur Louis-Jean Cormier le chanteur du groupe Karkwa et de plusieurs autres chanteurs qui ont collaboré au projet, dont Vincent Vallières, Pierre Flynn et Yann Perreau.

La réputation de bête de scène de ce dernier a été officiellement reconnue par l’Académie, qui lui a remis le Félix du meilleur spectacle (auteur-compositeur-interprète) pour Un serpent sous les fleurs. Damien Robitaille et Vincent Vallières, qui avaient reçu respectivement trois et quatre mises en nomination pour le gala de dimanche, sont repartis bredouille. Idem pour Ginette Reno, qui a vu les Félix d’interprète de l’année et de spectacle de l’année lui glisser entre les doigts. Rappelons que la chanteuse avait connu une année faste en 2009, alors était sortie grande gagnante en mettant la main sur trois Félix. Pour une cinquième année consécutive, l’animation de la soirée a été confiée à l’humoriste Louis-José Houde.

LISTE COMPLÈTE DES LAURÉATS DES TROPHÉES FÉLIX

VOICI LES 11 GAGNANTS DU GALA DE L’ADISQ

Album de l’année – Folk contemporain : Silence, Fred Pellerin

Album de l’année – Pop-Rock : Nous, Daniel Bélanger

Album de l’année – Rock : Version 3.0, Marie-Mai

Auteur ou compositeur de l’année : Luc De Larochellière

Chanson populaire de l’année : Cache-cache, Maxime Landry

Groupe de l’année : Mes Aïeux

Interprète féminine de l’année : Marie-Mai

Interprète masculin de l’année : Maxime Landry

Révélation de l’année : Bernard Adamus

Spectacle de l’année – Auteur-compositeur-interprète : Un serpent sous les fleurs, Yann Perreau

Spectacle de l’année – Interprète : 12 hommes rapaillés, Artistes variés