La salle peut recevoir 60 convives à la fois et depuis son ouverture, il y a de cela trois semaines actives, on doit réserver au moins une semaine à l’avance. La cuisine ouverte au cœur de l’édifice témoigne d’un stress contrôlé qui semble se traduire par une grande efficacité. Le service des plats ne se fait pas attendre et tout arrive à table chaud et à point… enfin quel heureux constat ! Il y a un maître D qui circule aisément dans la salle pour répondre aux besoins pointus de la clientèle. Il a une allure pro et conviviale. Par respect pour lui, je n’ose pas m’attaquer à l’épellation de son nom; ceci dit, il était charmant et bien à son affaire.
Le premier serveur qui se présente à notre table est Alain. Des compétences sociales à revendre et une approche client qui devrait être clonée. Étant donné que nous avions demandé de changer de table, nous n’avons pas eu le plaisir de son service mais quand le besoin y était, il exécutait nos demandes spéciales promptement avec enthousiasme. Même s’il avait une section qui lui était attitrée, il jetait quand même un regard intéressé sur la salle en général pour s’assurer qu’il n’y avait pas de bavures au service.
Notre petite Marie-Claude, qui a pris la relève du service à notre nouvel emplacement, m’informe qu’elle a 10 années d’expérience dans la restauration; fait qui m’a un peu surprise, étant donnée sa grande timidité. La sommelière partenaire d’Élyse Lambert, Catherine, était charmante, mais n’avait pas le spectre et les connaissances d’Élyse. Je crois par contre qu’avec le temps, l’expérience et du coaching additionnel, elle deviendra une conseillère respectable pour cet environnement.
Est-ce que je peux parler brièvement de la musique, ou plutôt, des décibels diffusés dans la salle à manger? Bonne musique, tout à fait concept avec l’ambiance, mais tellement forte que ça peut vous laisser avec un léger mal de bloc, parce qu’on doit presque crier de bord en bord de la table pour se faire entendre par nos convives.
Le menu : concis, concentré sur la qualité et la consistance des plats plutôt que de la quantité des offrandes. Nous avons goûté en tapas les boulettes d’agneau farcies à la mozzarella fumée et sa vinaigrette de confiture de tomates. Plat réussi autant pour la qualité de l’agneau que le mariage des saveurs. Le bruschetta du jour s’est avéré un choix gagnant. Autre que les ingrédients traditionnels, on y avait incorporé du thon frais. Discret à l’œil mais présent en bouche, la formule était agréable et facile à déguster.
Notre troisième choix, et le moins intéressant à mon point de vue, était la pieuvre grillée au togarashi, épice japonaise qui est sensée avoir du punch mais qui m’a laissée indifférente. La pieuvre, par contre, regagnait du terrain lorsqu’elle était trempée dans la confiture de tomate servie avec les boulettes. Peut-être prendre note que la pieuvre fait heureux mariage avec des ingrédients qui tirent plutôt de la cuisine méditerranéenne. En principal, nous avons opté pour les viandes : agneau et porcelet. Les deux plats étaient un délice tant à cause des infusions de saveurs telles la cannelle avec le porcelet et les oranges confites avec l’agneau.
Les accompagnements, eux, doivent être commandés à la carte. On a donc choisi les haricots à l’ail et aux anchois (???) et chili, ainsi que les frites avec aïoli. Les haricots étaient fins et goûteux. Le malheur, c’est que le chili était dans le fond du plat et n’enrobait pas chaque pièce du début à la toute fin. Les anchois, on les a peut-être oubliées, parce que le goût y était définitivement absent. Les frites, elles, étaient maison, sans artifices, mais l’aïoli était vinaigrée et ne rendait pas justice aux magnifiques allumettes dorées. J’ai donc demandé à mon cher Alain un petit plat de mayo nature et le résultat était pas mal plus satisfaisant.
Je ne peux escamoter le somptueux dessert de pouding au pain avec pommes caramélisées et glace rhum raisin du Bilboquet. Quel délice; le pouding caramélisé et légèrement croustillant nous a charmé par sa qualité comfort food réinventée et luxueuse. Je souhaite de tout cœur que Louis-François saura maintenir le cap de la qualité en cuisine.
Jusqu’à la prochaine, mangez bien !
Ma cote : 4 / $$
Tripant : l’ambiance et la bouffe servie chaude WOW !
Moche : le système de climatisation et la musique qui nous empêche de s’entendre penser
1 Mauvaise expérience
2 Des croûtes à manger
3 Un certain potentiel
4 Vous avez réussi à m’impressionner
5 Expérience inespérée
Ma classification est basée sur un regroupement d’éléments : qualité de
la nourriture, goût, présentation, ambiance, service, sélection de vins
et le rapport qualité/prix
$ petit prix
$$ abordable
$$$ faut planifier le budget
$$$$ occasions
Le Hangar
1011, rue Wellington
Montréal (Québec)
Tél. : 514 878-2112