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Burlesque : À la recherche de magie

Hollywood adore les films musicaux. Ce type de longs métrages a remporté beaucoup de succès au siècle dernier (principalement pendant les années 1930 à 1960), revenant périodiquement à la mode par la suite, au plus grand plaisir de ses admirateurs. Depuis que « Chicago » a remporté plusieurs Oscars, le style est demeuré dans l’air, se développant davantage dans le sillon de la télévision (avec «Glee» par exemple). Après la débâcle du mésestimé « Nine » l’année dernière, voilà qu’une nouvelle production essayera d’améliorer la moyenne au bâton.

Son argument de vente s’adresse d’abord et avant tout à une jeune clientèle. Christina Aguilera est une immense vedette de la musique et le scénario est construit autour d’elle. Elle incarne une jeune première qui rêve de gloire et de célébrité dans une grosse ville comme Los Angeles. Tout devient possible lorsque l’expérimentée Tess (Cher) la prend sous son aile pour redorer le blason de son club. Sauf que lorsque l’argent commence à manquer, il faudra en trouver par n’importe quel moyen possible et inimaginable.

Avec ses paillettes et sa désinvolture, « Burlesque » ressemble à un cousin éloigné de « Dreamgirls ». Les numéros musicaux guident le récit et c’est justement ce qu’il y a de plus intéressant. À la façon d’un « Moulin Rouge » (mais en beaucoup moins inventif et mémorable), les mélodies sont constituées, pour la plupart, d’un pot-pourri de chansons déjà existantes, qui sont agrémentées d’agréables chorégraphies qui savent décoiffer plus souvent qu’autrement. Voilà une bonne nouvelle en soi : un musical qui ne rend pas sourd ou qui ne donne pas envie de se boucher les oreilles.

Était-ce toutefois suffisant pour porter le tout à l’écran? Rien n’est moins sûr. Car dès que les actrices arrêtent de danser et de chanter, les personnages n’ont rien à défendre dans ce scénario qui s’enlise péniblement. L’héroïne devra choisir entre le luxe financier et le respect de ses origines modestes lors d’une romance qui prend beaucoup trop de place, alors que son Pygmalion féminin apprendra à écouter les autres en cherchant à sauver les meubles. Déjà que le traditionnel happy end s’annonçait depuis belle lurette, le chemin qui y conduira manque singulièrement de souffle, de moments forts et de magie. Au moins dans un «Cabaret» il y avait un contexte particulier, un sentiment d’urgence tacite qui amenait une épaisseur aux propos.

Surtout que l’interprétation laisse à désirer. Christina Aguilera n’est pas Norah Jones (« My Blueberry Night ») et encore moins Björk (« Dancer in the Dark »). Elle est peut-être talentueuse avec un micro, mais son jeu limité – et pratiquement tout ceux des gens de son âge – empêchent l’ouvrage d’être autre chose qu’une succession de clichés ornés de dialogues vides. Cela va déjà mieux du côté des « adultes ». Stanley Tucci s’amuse comme un fou en fidèle assistant et Peter Gallagher prend un malin plaisir à singer Billy Bob Thornton. Cher n’arrive cependant pas à s’imposer suffisamment, ce qui est sans doute la faute de son personnage ingrat et superficiel.

À force de la jouer glamour en montrant sa distribution sous son plus beau jour, le réalisateur Steve Antin en oublie parfois d’offrir autre chose qu’une mise en scène paresseuse (surtout lorsque personne ne se trémousse), qui est finalement à l’image de sa prémisse. Quelle chance qu’il y a les numéros de danse et de chant pour faire avaler la pilule. Ce n’est toutefois pas assez pour rester attentif jusqu’à la fin.

Source : showbizz.net

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