Comment réagira le marché à des facteurs aussi aléatoires que la valeur de notre dollar ou la fixation des taux d’intérêts? Peu sauraient le prédire avec exactitude. L’an dernier à la même période, le ministre canadien des Finances, Jim
Flaherty, annonçait une hausse importante des taux d’intérêts pour 2010. Dans
les faits, la hausse aura été modeste jusqu’en juillet, pour ensuite
enregistrer une baisse dès le mois d’août. Incidence sur le marché? Un retour
graduel au nombre de transactions enregistrées en 2009, mais bien insuffisant
pour compenser les pertes subies à ce chapitre au cours des sept premiers mois
de l’année.
Bien que moins de propriétés aient changé de mains, les prix médians
ont quant à eux continué leur ascension. Moins de maisons se vendent, mais à
prix plus élevé. Quels sont les éléments qui justifient de tels résultats? Tout d’abord, le niveau des taux d’intérêts, exceptionnellement bas, y
est sans doute pour beaucoup. À mise de fonds égale, l’acheteur se retrouve
donc avec un paiement hypothécaire moins élevé. L’équilibre fragile entre
l’offre et la demande est aussi un élément important à considérer. Sans parler
d’une parité complète, une légère demande excédentaire demeure, somme toute,
très saine, et peut aussi justifier la vivacité du marché.
Mais l’élément
primordial de l’équation demeure, encore et toujours, la confiance. Les
investisseurs, s’ils restent confiants, stimuleront davantage le marché de
l’immobilier. Et comme le marché montréalais demeure encore très abordable,
comparativement à des marchés comme Toronto ou Vancouver, la demande est toujours forte. Nul ne peut prédire avec certitude ce que 2011 nous réserve. Tout au
plus, chacun peut y aller de certaines hypothèses qui, si elles se
concrétisent, le fera passer pour un génie. Au moment d’écrire ces lignes, je
ne peux que souhaiter que la confiance des investisseurs reste intacte. Et pour
ce faire, les taux d’intérêts devront demeurer stables.
D’autres éléments
pourraient toutefois venir perturber ce beau tableau. Comment se comportera
notre devise face à l’Euro, par exemple? Une devise à la hausse pourrait quand
même attirer des investisseurs européens, pour qui le Canada représenterait
toujours une excellente opportunité d’investissement immobilier. Nous en
saurons sans doute davantage au cours des premiers mois de 2011.