Chaque
trimestre, les actionnaires attendent impatiemment les résultats. S’ils sont
moins élevés que prévus, l’institution financière est alors sévèrement
punie en voyant son titre baisser selon l’humeur des investisseurs. Mais
jusqu’où ira cette folie? Cette folie est en
train de ruiner un peu tout le monde. Seulement en 2010, les banques
canadiennes ont réalisé 20 G$ en profits! Et comme ce
n’était pas assez, les taux sur les cartes de crédit, qui se situent aux
alentours de 19 %, demeurent inchangés malgré la baisse du taux directeur à 1
%.
Malgré l’intervention du ministre des Finances, Jim Flaherty, auprès des
dirigeants, rien n’a changé. On lui a fait comprendre poliment qu’il valait
mieux qu’il ne touche pas à cette politique. Aujourd’hui, dans une
dépêche de la Presse Canadienne, on indique que le Bureau de la concurrence du
Canada demande au tribunal d’abolir les règles contraignantes que les émetteurs
de cartes de crédit Visa et Mastercard imposent aux commerçants et qui font
grimper les prix pour les consommateurs. Habituellement, il en
coûte aux commerçants de 1,5 % à 3 % de la somme des achats réalisés au moyen
de la carte du consommateur.
C’est le double par rapport à l’Europe et
l’Australie. Selon les autorités fédérales, les Canadiens paient 5 G$ par année en frais cachés pour l’utilisation des cartes de crédit. La demande du Bureau
de la concurrence du Canada ne devrait pas donner de grands résultats. Peu
importe la décision du tribunal. Le système financier est là pour rester. Il
est puissant et sans lui les sociétés seraient appelées à tomber. Pourquoi
croyez-vous que les gouvernements interviennent en toute hâte lorsque des
banques éprouvent des difficultés? Les conséquences seraient majeures
pour chacun d’entre nous.
Mais au fond, qui se
cache derrière les banques? Certes, il y a les milliardaires de ce monde,
mais aussi vous et moi. Si notre surconsommation diminuait, les profits des
grandes banques baisseraient. Avec des taux d’intérêt aussi peu élevés sur les
hypothèques, les marges et les prêts personnels, le consommateur est alors
tenté d’acheter et d’acheter. Mais attention, ces mêmes banques qui viennent de
réaliser une année record vous attendent dans le détour. Elles n’hésiteront pas
à rappeler leurs prêts si vous êtes pris en défaut de paiement!
En attendant, ces
banques ont le culot de demander à leurs clients de contribuer à des paniers de
Noël à l’entrée de leur établissement. Comme si elles n’avaient pas les moyens
de le faire sans notre aide! Et dans quelques jours, si ce n’est déjà fait,
vous recevrez leurs meilleurs vœux du Temps des Fêtes en vous laissant croire
que vous êtes un client exemplaire et que vous êtes important à leurs yeux.
Quel comportement hypocrite!
LA MISSION D’UNE BANQUE: PRÊTER À CEUX QUI N’ONT PAS BESOIN D’ARGENT