… a commenté en entrevue Richard Lachance, vice-président radio chez Cogeco diffusion. Selon M. Lachance, cette décision a le mérite de « rétablir un certain équilibre au niveau de la radio au Québec », c’est-à-dire face à l’autre important acteur de la radio: Astral. Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a fait connaître sa décision vendredi, près de trois mois après avoir tenu deux journées d’audiences à ce sujet à Montréal. La politique de propriété limite le nombre de stations de radio d’une même langue, sur une même bande _ AM ou FM _ qu’une entreprise peut posséder. Et c’est pourquoi Cogeco, qui se retrouvait avec un plus grand nombre de stations FM que permis, demandait une exception pour la région montréalaise.
Durant ces audiences, pourtant, les conseillers du CRTC avaient laissé entendre qu’ils étaient réticents à l’idée d’accorder l’exception demandée, craignant de se retrouver avec une avalanche de demandes d’exceptions émanant du Canada anglais. Mais le CRTC a jugé que le marché francophone de Montréal et du Québec était un cas particulier qui pouvait justifier d’accepter cet accroc à la politique de propriété. « C’est le fait francophone qui amène une dynamique un peu différente, si on compare à la radio anglophone dans le reste du pays. C’est un marché qui sert de pont au reste de la province.
C’est un marché où beaucoup de contenu francophone est créé et distribué à l’ensemble des autres stations dans les diverses régions », a expliqué en entrevue à La Presse Canadienne Scott Hutton, directeur exécutif radiodiffusion au CRTC. Il rappelle aussi la situation précaire dans laquelle se trouvent plusieurs stations de radio en région. « La proposition de Cogeco de reconstruire et de redonner espoir aux régions en faisant des investissements majeurs dans leurs stations et en reconstruisant certaines émissions locales d’information et d’affaires publiques compte pour beaucoup », a admis M. Hutton.
La demande de Cogeco n’est toutefois pas acceptée dans son entièreté. Ainsi à Sherbrooke, où Cogeco se retrouvait également avec un excédent de stations, elle proposait de transformer la station CKOY-FM en réémettrice de la station sport CKAC-AM de Montréal. Cette demande de Cogeco est refusée parce qu’elle « résulterait en la perte d’une voix locale dans le marché de Sherbrooke ». Le CRTC exige donc que Cogeco vende CKOY-FM afin de respecter la politique de propriété. Et c’est ce que fera Cogeco, a confirmé M. Lachance.
Dans le marché de Lévis-Québec, où Cogeco se retrouvait avec quatre stations FM, elle proposait de vendre CFEL-FM et CJEC Rythme-FM, ce qui a été accepté par le CRTC. Elle se conforme ainsi à la politique de propriété. La transaction de 80 millions $ permettra à Cogeco, qui exploite déjà le réseau Rythme FM à Montréal, Québec, Trois-Rivières et Sherbrooke, de même que le FM 93 à Québec, de se porter acquéreur des 11 stations de radio de Corus au Québec.
Les 11 stations faisant l’objet de la transaction sont l’anglophone CFQR-FM 92,5 à Montréal, ainsi que CHMP-FM 98,5 à Montréal, CKOI-FM 96,9 à Montréal, CKAC-AM 730 à Montréal, CFOM-FM 102,9 à Québec, CFEL-FM 102,1 à Québec, CJRC-FM 104,7 à Gatineau, CHLT-FM 107,7 à Sherbrooke, CKOY-FM 104,5 à Sherbrooke, CHLN-FM 106,9 à Trois-Rivières et CIME-FM 103,9 à Saint-Jérôme. Six des 11 stations affichaient des pertes d’exploitation, rapportait Cogeco dans l’un de ses mémoires de juin 2010 au CRTC.
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