Irina arrive au Café Sélect, dans le quartier NoLIta, avec son look bohème signature, une tuque sur la tête, les cheveux en bataille et le nez enrhumé. La pauvre, elle doit s’envoler vers Paris, le lendemain, pour faire la couverture du magazine Harpers. Vingt-quatre heures plus tard, elle retournera à New York pour enregistrer son album, avec Sean Lennon, son grand complice. Ils se sont rencontrés dans un party chez Mariah Carey, il y a quelques années. Ça ne s’invente pas…
« Il ne sera pas content d’apprendre que je suis malade », dit-elle, en enfilant deux cafés et en prenant une pause cigarette. Son album Some Place Along the Way devrait sortir en mars. « C’est génial; on va enregistrer à la maison de John et Yoko, en dehors de New York. J’ai la chair de poule rien qu’à y penser », dit celle qui peut compter sur les conseils de Yoko. Elle a d’ailleurs reçu une des guitares du Beatles en cadeau.
LONGUEUIL
La vie d’Irina, depuis huit ans, est une suite de moments surréalistes. Elle semble encore étonnée de gagner sa vie avec « sa tronche », comme elle le dit. « Je ne suis tellement pas une beauté évidente; ça ne m’aurait jamais traversé la tête. Je dirais que, dans mon cas, la personnalité a joué à 90 % », affirme la Roumaine d’origine, dont les parents, des réfugiés politiques, se sont installés à Longueuil quand elle avait 5 ans. En 1995, grâce à une bourse, elle part à Londres étudier le ballet. Elle rencontre alors l’enfant terrible du rock (et muse des tabloïds britanniques), Pete Doherty. Elle a 15 ans, lui 18, et ils se découvrent une passion commune pour les écrits de Leonard Cohen. Ils décident de faire de la musique ensemble, et elle part en tournée un peu partout en Europe avec les Babyshambles.
LAGERFELD
C’est son premier défilé Chanel, en 2003, qui l’a réellement propulsée. « Karl (Lagerfeld) est un mentor; il m’a ouvert toutes les portes ». Il y a aussi eu Kate Moss, une autre grande amie, qui lui a fait faire les pages du Vogue français, en 2005. Pendant plusieurs mois, Irina a été la « hit girl » et sa vie, un véritable tourbillon. Elle a déjà fait jusqu’à 97 défilés en trois semaines, un record. « À la fin, tu es un zombi; t’as l’air de rien ».
Aujourd’hui, à 28 ans, elle ne supporterait plus une telle cadence. L’an dernier, elle a décidé de tout arrêter et a passé un an au Québec, à ne faire « presque » rien. « J’étais rendue à un point où, physiquement et mentalement, j’avais besoin de rentrer. Si tu ne fais pas attention, dans ce métier, tu essaies tellement d’être ce que les gens voient en toi, que tu t’oublies », confie-t-elle. La voilà maintenant de retour à New York pour de bon, dans un nouvel appartement rempli de livres dans le Lower East Side. Ce printemps, elle prévoit jouer dans les festivals. Elle compte aussi amener en Amérique sa ligne de vêtements produite et vendue au Japon, Rini by Irina. En attendant, elle lit les scénarios que lui envoie la France.
LE EFFETS PERVERS DE LA CÉLÉBRITÉ
Propulsée sous les feux des projecteurs à une vitesse folle, Irina a goûté aux côtés pervers de la célébrité. Elle s’est retrouvée, bien malgré elle, la proie des paparazzis, en 2007, à cause de sa relation avec le musicien Pete Doherty qui a aussi, longtemps, fréquenté Kate Moss. Les médias ont d’ailleurs beaucoup parlé d’une soi-disant rivalité entre elle et Moss. « Tout ceci a été fabriqué par la presse, en Angleterre. Il n’y a jamais eu de guerre entre elle et moi, au contraire ».
LA RUMEUR LA PLUS FOLLE QU’ELLE A LUE À SON SUJET ?
« J’ai été enceinte 30 fois, j’ai eu des jumeaux, j’ai été mariée, tout y est passé », raconte celle qui a dû s’habituer à être sous la loupe des médias. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle elle n’habite pas à Londres. « Quand on était ensemble, Pete et moi, on se réveillait à la campagne, à deux heures de Londres, entourés de photographes; c’était tellement surréaliste ». Comment est-elle restée les deux pieds sur terre ? « C’est l’éducation de mes parents. Ce sont des gens de valeurs qui ne se prennent pas la tête », dit-elle.
Source : QMI