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L’aÉroport de montrÉal : un modÈle?

Pendant que les grands aéroports mondiaux sont bloqués par quelques
centimètres de neige, celui de Montréal brave avec succès les plus
grandes couches de neige et de verglas. «Nous avons soixante-dix ans d’expérience à l’aéroport de Montréal»,
vient de déclarer au journal français Le Monde, Donald Desrosiers, le
directeur de l’entretien des installations de l’aéroport Pierre Eliott
Trudeau. Pour lui, il est tout à fait naturel que Montréal puisse accueillir
13 millions de passagers par tous les temps.

Le secret de cette réussite
est lié à une bonne planification et à des équipements performants,
changés il y a deux ans.

PLUS DE DEUX MÈTRES DE CHUTE DE NEIGE PAR AN !

Imaginez 8 déneigeuses, dont le balai à neige de 7 mètres de large
est actionné à 60 km/h! Un record mondial de vitesse qui permet de
déneiger chaque piste en une vingtaine de minutes, deux fois plus vite
qu’auparavant.  Cinq souffleuses à haute performance, d’une capacité de 5 000 tonnes / par heure complètent l’efficacité du processus. En entretien à Radio-Suisse Romande, M. Desrosiers a expliqué la
bonne marche des opérations «par une préparation rigoureuse avant
l’événement».

«On se prépare dès l’été, pour prévenir les bris mécaniques des équipements à la fine pointe de la technologie». Il est nécessaire, selon lui, de respecter un plan d’entretien
hivernal rigoureux. Cela comprend une bonne formation du personnel. «On est né dans la neige et nos équipes sont expérimentées et très
professionnelles. Le pire ennemi n’est pourtant pas la neige. Le verglas
est le principal enjeu, capable de bloquer soudainement les 250 km de
piste, d’aires de manœuvre et de voies de service.»

LE VERGLAS, TOUT UN DÉFI

Le produit chimique qui combat le mieux le verglas est l’acétate de
potassium, répandu par épandage préventif appliqué sur les pistes et
voies de circulation, pour qu’elles restent opérationnelles. L’équipement récent est trois fois plus efficace qu’avant 2008 et
permet de répartir 12 000 litres sur une largeur de plus de 30 mètres en
un seul mouvement. Cette importante préparation ne supprime pas le verglas, mais permet
de le décrocher plus facilement lorsque la glace est en formation.

L’objectif est de réduire le temps de déneigement et de dégivrage,
estime M. Desrosiers dans ses déclarations au journal Le Monde. Le plan
de neige de l’aéroport prévoit les interventions des équipes techniques
afin que les pistes soient fermées le moins longtemps possible.

DÉGIVRER LES AVIONS

L’aéroport Montréal-Trudeau ne lésine pas lors d’importantes
intempéries. «J’ai 110 employés sur le qui-vive, prêts à venir
travailler en équipes de jour et de nuit, sept jours sur sept, avec des
quarts de douze heures, en cas de chutes de neige ou de verglas»,
souligne M. Desrosiers. Il est aidé en cela par la compagnie Aéro Mag,
qui a le contrat de dégivrage des avions depuis 1997. Elle dégivre 7000
aéronefs par saison hivernale avec soixantaine d’employés saisonniers.

L’EUROPE MANQUE DE MOYENS ET D’ORGANISATION

Le blocage des aéroports d’Europe s’explique selon plusieurs sources
par un manque de moyens budgétaires, un équipement terrestre
rudimentaire, un manque d’expérience du personnel et un plan d’hiver
insuffisant.«L’Europe doit désormais s’adapter à des hivers plus rigoureux
que dans le passé récent. Il y faut plus de préparation», renchérit le
porte-parole des Aéroports de Montréal, M. Desrosier. Il croit que le
retour sur investissement est bon. C’est ce que l’on peut croire en voyant les coûts supplémentaires
induits par les blocages du trafic et les conséquences sur les
passagers. Il invite les Européens à venir à Montréal pour partager
l’expérience acquise ici.

Voilà peut être une nouvelle occasion de faire connaître le savoir-faire québécois?

Source : Argent