Ce qu’on sait moins de lui, c’est qu’il déguste aussi la littérature et se nourrit l’esprit des écrits d’Amélie Nothomb et de Michel Houellebecq. « Ne me pose pas de questions sur la TV…
à l’exception de quelques matchs de soccer,
ok? » dit-il, en riant de bon coeur. « Mais j’ai
toujours un bouquin. Quand les sorties
d’automne arrivent, bien sûr, j’ai le nez
dedans! » Jean Soulard est un lecteur assez branché
européen. « C’est une question de culture, à
vrai dire. Et je m’aperçois que je n’ai pas
tant une liste de livres qu’une liste
d’auteurs que je lis régulièrement.
Évidemment,
je pourrais toujours citer plein de
livres de cuisine, parce que c’est quand
même les livres que j’achète le plus. » En tête de liste arrive l’écrivain français
Michel Houellebecq, récompensé du prix
Goncourt 2010 en novembre pour La carte
et le territoire. « J’ai aussi de bons souvenirs
de La possibilité d’une île », dit le chef. Une autre auteure qu’il « fréquente »
régulièrement s’appelle Amélie Nothomb. Pourquoi? « Parce que je la trouve vraiment
fêlée! rigole-t-il. J’ai lu son dernier, Une forme
de vie, c’est assez malade! E
lle parle
souvent de bouffe. Elle me fascine parce
que le jour où elle a déclaré qu’elle
mangeait de la nourriture qui pouvait être
un peu pourrie, j’ai trouvé ça curieux…
Pourtant, elle a sorti un livre avec sa soeur
Juliette, un livre sur la nourriture (La
cuisine d’Amélie), c’est rigolo. » Il achète aussi les ouvrages du romancier
français Jean D’Ormesson, membre de
l’Académie française. « Là, on est dans un
autre style… c’est plus philosophique
qu’autre chose. Je viens de terminer C’est
une chose étrange à la fin que le monde. J’ai
beaucoup aimé. » Il peut lire deux pages de Jean D’Ormesson
puis méditer ensuite une demi-heure
sur le sujet. Ou relire deux fois.
« Je n’ai pas
honte de lire deux fois en me disant, est-ce
que j’ai bien compris ce qu’il a voulu dire ?
Pour moi, la lecture, ça reflète aussi une
façon de réfléchir, une façon de penser
autrement. » Jean Soulard achète aussi de temps en
temps les ouvrages du neurologue et
psychiatre français Boris Cyrulnik, qui a
développé le concept de la résilience. « Il a
écrit plein de livres, comme Les vilains
petits canards ou De chair et d’âme. C’est
quelqu’un d’intéressant. C’est un scientifique
d’abord, ce n’est pas une mode pour te
réconforter l’âme. Il a un côté scientifique
dans ses explications et ça, je ne déteste
pas. »
UN PEU PLUS OLÉ OLÉ
Dans un tout autre ordre d’idée, Jean
Soulard aime l’univers un peu plus étrange
et olé olé du romancier français Philippe
Djian, auteur de l’inoubliable 37,2 ° le
matin, adapté au cinéma par Jean-Jacques
Beineix. « Lui, je l’aime bien parce qu’il est
relaxant. Il t’envoie dans un autre monde. Il
est pas gêné. C’est autre chose comme lecture,
on est d’accord avec ça! » s’esclaffe-t-il. Jean Soulard apprécie également les
romans d’Alexandre Jardin : Le Zèbre, Le
Zubial, Mademoiselle Liberté. « Il écrit sur
les femmes. Il est amoureux des femmes et
c’est ce que j’aime beaucoup en lui, ce côté
où la femme est belle et où on tombe en
amour avec la femme. Je trouve qu’il la
décrit bien. »
Dans sa bibliothèque s’alignent aussi de
grands livres qu’il faut avoir lus, à son avis,
comme Le meilleur des mondes d’Aldous
Huxley, un chef-d’oeuvre de la littérature
d’anticipation. « Je ne te citerai pas les
grands écrivains français : ça me rappelle
trop l’école où on était obligés de les lire!»
Source : Canoë