L’idée d’inviter Hélène Bourgeois Leclerc, Michel Courtemanche et
Joël Legendre fut très bonne. Chacun d’eux nous a servi des imitations
intéressantes d’Anne-Marie Losique, du maire Régis Labeaume et de Xavier
Dolan. Joël Legendre fut tout à fait remarquable dans son interprétation du
jeune cinéaste et Louis Morissette a réussi son interprétation de Jean
Charest. Les maquillages hors pair des politiciens, Stephen Harper, Jean
Charest, Gérald Tremblay, Regis Labeaume et Pauline Marois, ont pu
racheter la faiblesse des sketchs à saveur politique.
En effet, les numéros portant sur la commission Bastarache et sur le G8 sont tombés à plat. Sur l’actualité politique annuelle, Infoman a été meilleur. On se demande encore ce que Denis Coderre faisait sous la table à
twitter… certains sont prêts à tout ou presque pour passer à la
télévision.
MARIE-MAI ET LADY GAGA
Les interprétations de Marie Mai sur la Marche bleue avec Hélène Bourgeois- Leclerc et de Lady Gaga sur Fava avec Véronique Cloutier étaient de grande qualité. D’ailleurs, ce Bye Bye fut meilleur sur le contenant que le contenu. Nous sommes très loin des Bye Bye des grandes années avec les RBO, Dominique Michel, Patrice L’Écuyer, Yves Jacques et Daniel Lemire en Oncle Georges où les textes étaient forts. Encore une fois, la formule du couple vedette de Radio-Canada est restée la même, on tape sur les émissions de TVA plus méchamment que sur celles de Radio-Canada et on devient extrêmement mesquin envers Julie Snyder et Céline Dion.
Le sketch Des nouvelles de Céline fut le plus dur de la soirée. Véronique Cloutier en Julie Snyder et Louis Morissette en René Angelil… s’en sont donnés à coeur joie. «On va vous offrir la visite de l’utérus de Céline; Denis Lévesque va recevoir le placenta de Céline ou j’ai signé un contrat de trois ans d’amitié entre toi et Julie Snyder…» C’est mesquin, totalement gratuit et surtout pas drôle. Un numéro qui, espérons-le, a fait du bien au couple Cloutier-Morissette. Le numéro des mineurs a été totalement raté; celui de Patrick Huard et Anik Jean, inutile et Joannie Rochette dans le taxi endurant une mauvaise imitation de Rogatien par Véronique Cloutier a été une visite fort mal exploitée.
Et un Bye Bye totalement préenregistré avec des rires commandés n’est peut-être pas la meilleure formule.
LES RESTANTS DE LA TÉLÉ
Le sketch sur Les restants de la télé, parodie de l’émission Des enfants de la télé animée par Véronique Cloutier, aura per mis au couple de dire aux gens : «voyez on peut rire de vous, car on rit de nous-mêmes». Mais comme tous les numéros, ça manquait de punch. La dernière demi-heure était pratiquement de trop. Il faut saluer toutefois la belle présence de Jean-François Mercier qui a chassé de son terrain André Caillé, dans sa campagne pour les gaz de schiste. Ce Bye Bye a aussi permis de revoir le talentueux Michel Courtemanche.
Trop de numéros faisaient référence au monde de la télévision… comme si on avait manqué d’imagination. Citons à titre d’exemple les numéros faisant référence à Chantal Lacroix et à Lance et compte, des sketchs qui étaient aussi longs qu’inintéressants… Louise Lantagne, la directrice des programmes de Radio-Canada qui a donné une seconde chance au couple Cloutier-Morissette, doit maintenant tourner la page si elle veut donner un autre ton au prochain Bye Bye. Celui-là ne passera pas à l’histoire. Il est peut-être temps de revoir la formule et de faire appel à des auteurs d’expérience.
Hier, Marc Pichette, porte-parole de Radio-Canada, annonçait que le sujet du Bye Bye était le plus populaire sur Twitter. Certains ont apprécié, d’autres moins. Si on fait abstraction du numéro impliquant Julie Snyder, le ton de ce Bye Bye signé par Véronique Cloutier et Louis Morissette était nettement moins cru que celui de 2008. Ils sont chanceux d’avoir une Société d’État qui leur permet une seconde chance. C’est plutôt rare dans le monde de la télévision… à moins que l’on s’appelle «véro-canada» comme elle l’a révélé à son propre Bye Bye.
INFOMAN… QUI VOYAGE
La revue de l’actualité 2010 de l’Infoman Jean-René Dufort a été bonne. Et on peut dire qu’avec Infoman, on ne sent pas les coupures à Radio-Canada. Il va où il veut quand il veut. Mais en ces temps difficiles dans le monde de la télévision, disons que seule la Société d’État peut permettre à un de ses animateurs ou clowns de l’information de se rendre en Islande pour aller porter à un musée du pénis une photo d’une palourde royale prise lors de l’émission Des kiwis et des hommes. Enfin, pourquoi Jean Charest, le premier ministre du Québec, se sent-il obligé chaque année de se soumettre aux quatre volontés d’Infoman? Serait-ce sans risque ?
Source : Canoë