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Le cheerleading sous la loupe

PLUTÔT DE LA DANSE

Le cheerleading, très répandu au Québec et ailleurs, implique des cascades beaucoup plus dangereuses. Des hommes et des femmes composent les équipes, dont les chorégraphies sont de plus en plus acrobatiques et risquées. Il s’agit bien là d’un sport qui commence à être pratiqué en bas âge. Rien à voir avec les chorégraphies de danse que l’on voit dans la NFL et la Ligue canadienne, par exemple.
Dans la NFL, seuls les Ravens de Baltimore font appel à une véritable troupe de cheerleading. «Souvent, les équipes de cheerleading sont mécontentes que l’on soit reconnues sous le nom de cheerleaders. Dans le fond, nous sommes davantage des équipes de danse. De plus en plus, des équipes emploieront d’ailleurs le terme dance team au cours des prochaines années plutôt que cheerleaders», explique Annie Larouche, des Alouettes de Montréal.


RISQUES INCOMPARABLES

Si peu de blessures surviennent dans le rôle de cheerleader au sein de la NFL, il en est tout autrement dans le monde du cheerleading, où les risques associés aux multiples culbutes sont bien réels. Selon le site LiveScience, huit cheerleaders sur 1 000, aux États-Unis, subissent une blessure assez sérieuse pour nécessiter une visite à l’hôpital. Au niveau universitaire, en 2008, 66,7 % de toutes les blessures sportives chez les femmes sont survenues dans le cheerleading.
Selon le journal Pediatrics, plus de 16 000 cheerleaders âgées entre 5 et 18 ans sont admises à l’hôpital chaque année en raison de blessures.

Le sport est aujourd’hui en pleine expansion. Au Québec, la Fédération de cheerleading compte plus de 7 500 membres, tant dans la division scolaire que civile. Chez l’Oncle Sam, ce chiffre est gonflé à trois millions.

PLUS QUE DES JOLIS MINOIS

L’amateur de football se concentre surtout sur leurs jolis minois, leurs affriolantes tenues et leurs athlétiques chorégraphies. Les équipes voient en elles une image publique attrayante et sympathique, en plus d’une intéressante source de revenus. Bref, tous se les arrachent! Bienvenue dans le monde des cheerleaders de la NFL. Chaque fois qu’elles secouent leurs pompons et qu’elles lèvent leurs longilignes jambes vers le ciel, elles en émoustillent plus d’un. Après tout, le but premier et avoué des équipes qui les embauchent est d’aimanter la gent masculine vers les gracieux sourires, les décolletés plongeant et les costumes où le tissu se faire rare…

Mais il y a bien plus derrière tous ces pas de danse qui invitent les hommes à rêvasser. Les cheerleaders comme ambassadrices, vous connaissez? Effectivement, les aguichants spectacles le long des lignes de côté ou au centre du terrain ne constituent qu’une infime partie de leur rôle. «Il y aura toujours des préjugés, mais ils tombent rapidement pour ceux qui se donnent la peine de regarder la qualité d’un spectacle ou de prendre connaissance de notre importance pour une équipe. «Ce qu’on fait demeure de bon goût et on travaille fort à avoir meilleure réputation», indique Annie Larouche, directrice de la promotion et des cheerleaders chez les Alouettes de Montréal, de la Ligue canadienne, circuit qui emploie les cheerleaders au même titre que dans la NFL.

DANS TOUS LES MILIEUX

Dès que les dames quittent les cercles teintés de testostérone du football, elles deviennent les dignes représentantes en marketing de leurs équipes respectives. Des apparitions dans les hôpitaux pour redonner le sourire à des enfants malades, en passant par des présences dans des écoles ou des événements de charité, rien n’est laissé au hasard. Tout doit être parfait, et ce, bien souvent gracieusement. L’image publique des équipes est à l’enjeu. Sans compter que les cheerleaders sont régulièrement déployées en contrées étrangères, peu importe le motif.

Depuis quelques années, l’USO (United Services Organizations), un organisme à but non lucratif qui veille sur les troupes militaires américaines exilées de par le monde, fait régulièrement appel aux cheerleaders de la NFL pour remonter le moral des soldats. En 2009, les cheerleaders des Rams de St-Louis, entre autres, traînaient leur attirail jusqu’en Afghanistan. Deux ans plus tôt, les Jills, qui représentent les Bills de Buffalo, pliaient bagage pour l’Irak, en pleine zone de guerre. La même année, les demoiselles des Buccaneers de Tampa Bay quittaient quant à elles pour le Japon et la Corée du Sud.

Et il n’y a pas que l’armée qui réclame les déesses du ballon ovale. En 2008, les cheerleaders des Redskins de Washington étaient expédiées en Inde pour moderniser le cricket. Quelques becs pincés en ont pris pour leur rhume lors de ces spectacles déviant du caractère habituellement sérieux et fermé de cette pure tradition sportive britannique! «Les cheerleaders, peu importe la ligue dans laquelle elles évoluent, sont bien souvent les plus grandes ambassadrices des équipes», clame Annie Larouche. «Il y aura toujours la danse, mais quand tu réussis à redonner le sourire à quelqu’un qui en a besoin, c’est vraiment le côté le plus valorisant. Ce que les gens pensent de nous, on ne peut pas le contrôler. On ne peut que faire notre travail.»

MERCI AUX COWBOYS !

À ce jour, si les cheerleaders de la NFL sont aussi naturellement associées à la tradition du football, elles le doivent en grande partie aux Cowboys de Dallas, qui ont moussé leur popularité à l’extrême. Si les Colts de Baltimore (devenus les Colts d’Indianapolis) sont les premiers à avoir fait appel à une équipe de cheerleaders, en 1954, ce sont les Cowboys qui les ont littéralement mis au monde, quelques années plus tard. Leur groupe a été mis sur pied en 1960, mais dix ans plus tard, le président de l’équipe, Tex Schramm, voyait en ses cheerleaders un potentiel de vente nettement plus élevé que leur simple présence aux matchs.

Nouveaux uniformes dévoilant davantage de peau, routines de danse plus provocatrices et recrutement agressif de femmes aux courbes généreuses: l’image sexy et attirante des cheerleaders était née dès la saison 1972-1973. Depuis, les cheerleaders des Cowboys sont reconnues comme les plus pétillantes et les préférées du public nord-américain. En 1979 et 1980, les films The Dallas Cowboys Cheerleaders 1 et 2 leur étaient consacrés. Le premier volet s’est avéré le film destiné au petit écran ayant enregistré les deuxièmes plus importantes cotes d’écoute de l’histoire aux États-Unis!

Depuis, les documentaires, publicités et autres présences télévisuelles affluent, au grand bénéfice des cheerleaders des autres équipes, dont la popularité a aussi suivi. À ce jour, seulement six équipes jugent toujours inapproprié de recourir aux services de cheerleaders pour redorer leur image, soit les Giants de New York, les Lions de Detroit, les Steelers de Pittsburgh, les Bears de Chicago, les Browns de Cleveland et les Packers de Green Bay.

PAS TOUCHE AUX JOUEURS !

Difficile d’imaginer un monde sans la moindre relation entre les cheerleaders et les joueurs de football. Pourtant, les équipes de la NFL font leur possible pour que ce soit le cas. En effet, les équipes, du moins la grande majorité, ont mis en place des politiques très strictes qui interdisent aux cheerleaders de fraterniser avec les joueurs. De là à croire que les deux entités ne se côtoient pas et écoutent gentiment les ordres, il y a tout un pas à franchir. Mais chose certaine, ces relations se déroulent sous le sceau du secret d’État le plus confidentiel et gare à celles qui oserai¬ent trop s’afficher!

Chez les Redskins de Washington, tout un remous a secoué les quartiers généraux de l’équipe, en 2006. L’ailier rapproché Chris Cooley a commencé à fréquenter une Redskinette du nom de Christy Oglevee. Leur idylle a tôt fait d’attirer les projecteurs et madame a été renvoyée sur-le-champ par l’organisation, au même titre que sa collègue qui avait orchestré leur rencontre. Les collègues Redskinet, embarrassées, ont fait la moue et coupé tout contact.

UN COUPLE DIABOLIQUE

Pour les intéressés, le couple diabolique a néanmoins décidé de se marier. Christy Oglevee a donc épousé Chris Cooley l’homme qui l’a fait renvoyer. Aux dernières nouvelles, le couple Cooley-Oglevee s’en tirait tout de même plutôt bien financièrement. Après tout, monsieur a quand même paraphé une entente de 30 millions de dollars pour six ans, en 2007.

CHEERLEADERS ALOUETTES

CHEERLEADERS COWBOYS

Source: QMI