Judith (l’adieu au corps) nous plonge dans l’antre de Holopherne, la veille de l’attaque. Judith tente de séduire le général pour accomplir sa tâche héroïque, mais ce dernier semble indifférent à ses charmes.
En cette nuit qui précède la bataille, Holopherne n’a qu’un seul désir : parler de la mort. Il menace de mettre Judith à la porte, mais étrangement ne la force pas à partir. Il lui demande plutôt d’enlever ses vêtements, tout en se questionnant sur l’essence de la guerre. S’ensuit un mystérieux combat de mots, de regards et de silences, dans lequel Judith et Holopherne se mesurent l’un à l’autre. Cherchant à se désarmer, ils s’entraînent mutuellement dans un envoûtement vertigineux. Le désir fissure la volonté de Judith, alors que Holopherne s’abandonne dans ses bras… Un duel troublant, dans lequel les spectateurs sont invités à plonger, en se glissant dans les entrailles d’un lieu propice à la tragédie.
Le Théâtre à corps perdus est né d’un désir : évoquer ce dont on n’ose parler et ce qui nous laisse sans voix. Nos projets de création explorent les zones troubles de notre humanité : les tabous, les désirs, la violence, la mort. Notre démarche est ancrée avant tout dans le corps, qui nous fascine par son pouvoir d’évocation, par sa poésie brute et singulière. Questionnant la place que le théâtre peut occuper ici et aujourd’hui, nous explorons le rituel de la représentation ainsi que la friction entre le réel et la fiction.
Cette démarche nous a amenés à orchestrer des expériences théâtrales dans des lieux urbains signifiants, que nous investissons en jouant avec l’architecture des corps dans l’espace afin de faire surgir, pour un moment, des ailleurs mystérieux. Judith (l’adieu au corps) est la cinquième création du Théâtre à corps perdus, après Blanc (Salle Fred-Barry, 2008), Châteaux de la colère (Salle Fred-Barry, 2006), Combats (Bain St-Michel, 2005) et Quelques éclats de verre (Bar le 980, 2004).
Né en 1946 à Dulwich en Angleterre, Howard Barker est l’une des voix les plus percutantes du théâtre britannique contemporain. Auteur d’une cinquantaine de pièces dont Gertrude (Le cri), Tableau d’une exécution et Possibilités, Barker est également peintre, poète, théoricien du drame et metteur en scène. Il a été associé au théâtre politique du Royal Court de Londres, comme Edward Bond et David Edgar, avant de fonder en 1987 sa compagnie “The Wrestling School”. La dramaturgie de Barker, nourrie à celle de Brecht et de Shakespeare, s’attache à fonder une conception moderne de la tragédie où s’expriment la complexité des êtres, leur façon de se débattre avec les mouvements de l’Histoire et avec les valeurs morales dominantes. Dans ses pièces, Barker fouille l’âme humaine dans ce qu’elle a de terrifiant et
de magnifique, ballottée entre le rationnel et l’irrationnel.
Texte de Howard Barker; Traduction de Maryse Warda; Mise en scène : Geneviève L. Blais; Interprètes : Élisabeth Chouvalidzé, Catherine De Léan et Pierre-Antoine Lasnier; Conseiller artistique : Éric O. Lacroix; Costumes: Fruzsina Lanyì; Composition musicale: Jimmie Leblanc; Éclairages: Stéphanie Raymond; Scénographie: Angela Rassenti; Assistance à la mise en scène et régie: Audrey Wyszinski; Direction de production: Élyse Vézina; Communications et assistance à la production: Kathleen Aubert; Direction technique: Michaël Fortin; Chef électrique: Christian Blais; Graphisme: Catherine Parent.
Pour informations ou réservations : 514 910-4420 ou [email protected]
Accueil des spectateurs à partir de 20 h au 7070, rue Henri Julien, Montréal (Marché Jean-Talon).
Situé à 2 minutes de la station de métro Jean-Talon
Stationnement disponible dans les rues avoisinantes
Veuillez noter que l’espace de représentation sera chauffé.
JUDITH (L’ADIEU AU CORPS)
de Howard Baker
mise en scène de Geneviève L. Blais
avec Élisabeth Chouvalidzé, Catherine De Léan et Pierre-Antoine Lasnier
une production du Théâtre à corps perdus
du 29 janvier au 17 février 2011
Représentations du samedi au mercredi à 20 h 30
Dans le stationnement souterrain du Marché Jean-Talon
Représentation du 17 février à 21 h 30
Relâche les jeudis et vendredis et le 14 février 2011