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Obama «parler d’une maniÈre qui guÉrit»

Le président a révélé dans son discours que la représentante Gabrielle Giffords, grièvement blessée lors de la fusillade qui la visait, avait ouvert les yeux pour la première fois peu après qu’il lui eut rendu visite. Barack Obama et sa femme, Michelle, se sont rendus mercredi au chevet de Mme Giffords et des autres victimes de la fusillade soignées au University Medical Center. Le président a aussi rencontré les proches des personnes tuées dans la tragédie avant de se rendre à la cérémonie commémorative.

Devant des milliers de personnes réunies au stade de basketball de l’Université de l’Arizona à Tucson, M. Obama a affirmé qu’il n’y avait aucun moyen de comprendre ce qui avait déclenché la fusillade, qui a fait six morts et 14 blessés et créé une onde de choc dans le pays. Le président a plutôt tenté de laisser un souvenir indélébile des victimes de la tragédie et d’inciter ses concitoyens à saisir l’occasion pour réfléchir à leurs manières d’agir et à leur compassion.

UN MESSAGE D’UNITÉ AU PAYS

Le déplacement de M. Obama à Tucson visait à transmettre un message d’unité au pays, traumatisé par la première tentative d’assassinat contre un membre du Congrès depuis des décennies. « Je crois que nous pouvons faire mieux », a dit le président à la foule. « Ceux qui sont morts ici, ceux qui ont sauvé des vies ici m’aident à y croire. Nous ne sommes peut-être pas capables d’arrêter tout le mal dans le monde, mais je sais que la façon dont nous nous traitons mutuellement est entièrement de notre ressort. »

La tragédie a ébranlé les Américains et déclenché un débat national sur la rhétorique politique haineuse, le contrôle des armes et l’accès aux soins de santé mentale. Dans son discours, le président a clairement cherché un point tournant dans le débat enflammé qui caractérise la scène politique nationale. Après avoir rendu un hommage personnel à chacune des personnes qui ont succombé à la tragédie, il a demandé aux Américains de réfléchir aux façons d’honorer la mémoire des victimes, et il n’a pas hésité à donner la direction.

« En ces temps où nos discours sont devenus si nettement polarisés, (…) il est important que nous nous arrêtions un moment pour nous assurer que nous nous parlons d’une manière qui guérit, et non d’une manière qui blesse », a dit le président. Plus tôt mercredi, la républicaine Sarah Palin avait accusé les journalistes et les commentateurs d’incitation à la haine et à la violence dans la foulée de la tragédie. L’ancienne candidate à la vice-présidence a été critiquée pour avoir désigné plusieurs districts électoraux, dont celui de Mme Giffords, par une ligne de mire dans des documents distribués à des candidats républicains lors des élections de mi-mandat de novembre dernier.

Dans une vidéo de près de huit minutes publiée mercredi sur sa page Facebook, Sarah Palin a affirmé que « dans les heures suivant une tragédie, les journalistes et les commentateurs ne devraient pas fabriquer de la « diffamation sanglante » qui ne sert qu’à inciter à la haine et à la violence qu’ils prétendent condamner ». « C’est répréhensible », a-t-elle dit.