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Le crime organisÉ est prÉsent dans la construction

Dans une entrevue à Radio-Canada, Yves Mercure critique les pratiques d’affaires de son syndicat et affirme que le crime organisé est présent dans l’industrie de la construction, incluant les syndicats. Après le directeur général de la FTQ-Construction, Richard Goyette, et son adjoint, Alain Pigeon, voilà que le grand patron du syndicat représentant 80 000 membres jette à son tour l’éponge, épuisé et déçu. Il dit avoir été très affecté par le climat de division au sein de ses troupes. « La partie qui m’a fait le plus mal, c’est la chicane interne », confie le dirigeant.

Le mandat d’Yves Mercure a été des plus mouvementés. Il a été notamment victime d’un attentat à la bombe incendiaire chez lui en juin dernier. L’élection de son équipe à la tête de la FTQ-Construction aurait été rendue possible, selon les révélations de l’émission Enquête, grâce notamment aux pressions exercées par des Hells Angels. « Si le crime organisé a été mêlé à l’élection de la FTQ-Construction il y a deux ans et demi, c’est complètement à mon insu », soutient M. Mercure. L’ombre de Jocelyn Dupuis et de ses somptueuses allocations de dépenses a plané sur tout le mandat de l’équipe d’Yves Mercure, tout comme les allégations sur la présence du crime organisé autour de la FTQ-Construction.

Étonnamment, Yves Mercure ne nie pas que cela puisse être le cas au sein de son organisation et même au sein d’autres syndicats. Ça existe à tous les niveaux. Au niveau des entreprises, il y en a dans toutes les associations syndicales, c’est certain. On dit que certains dirigeants du syndicat de la FTQ-Construction, c’était proche. Possible.

— Yves Mercure

Dès les premiers scandales, la FTQ-Construction s’est alignée sur la stratégie gouvernementale qui misait sur la police. C’était une erreur, affirme aujourd’hui Yves Mercure : « J’aurais cru que [l’opération] Marteau aurait été plus rapide pour détecter les entreprises qui fraudent le système. » Yves Mercure quitte son poste en souhaitant révolue l’époque du copinage entre syndicalistes et hommes d’affaires. « C’est tout simplement de reprendre ces souliers-là, de chausser les souliers de syndicalistes et non pas de businessmen », dit-il. Avec ce nouveau départ, le changement de garde dans le secteur de la construction se confirme, autant dans le milieu syndical qu’ailleurs, notamment à la Commission de la construction du Québec qui perd son président, André Ménard.

Reste à voir si on assistera aussi à un changement de mentalités ou de pratiques.

Source: Radio-Canada