Le mandat d’Yves Mercure a été des plus mouvementés. Il a été notamment victime d’un attentat à la bombe incendiaire chez lui en juin dernier. L’élection de son équipe à la tête de la FTQ-Construction aurait été rendue possible, selon les révélations de l’émission Enquête, grâce notamment aux pressions exercées par des Hells Angels. « Si le crime organisé a été mêlé à l’élection de la FTQ-Construction il y a deux ans et demi, c’est complètement à mon insu », soutient M. Mercure. L’ombre de Jocelyn Dupuis et de ses somptueuses allocations de dépenses a plané sur tout le mandat de l’équipe d’Yves Mercure, tout comme les allégations sur la présence du crime organisé autour de la FTQ-Construction.
Étonnamment, Yves Mercure ne nie pas que cela puisse être le cas au sein de son organisation et même au sein d’autres syndicats. Ça existe à tous les niveaux. Au niveau des entreprises, il y en a dans toutes les associations syndicales, c’est certain. On dit que certains dirigeants du syndicat de la FTQ-Construction, c’était proche. Possible.
— Yves Mercure
Dès les premiers scandales, la FTQ-Construction s’est alignée sur la stratégie gouvernementale qui misait sur la police. C’était une erreur, affirme aujourd’hui Yves Mercure : « J’aurais cru que [l’opération] Marteau aurait été plus rapide pour détecter les entreprises qui fraudent le système. » Yves Mercure quitte son poste en souhaitant révolue l’époque du copinage entre syndicalistes et hommes d’affaires. « C’est tout simplement de reprendre ces souliers-là, de chausser les souliers de syndicalistes et non pas de businessmen », dit-il. Avec ce nouveau départ, le changement de garde dans le secteur de la construction se confirme, autant dans le milieu syndical qu’ailleurs, notamment à la Commission de la construction du Québec qui perd son président, André Ménard.
Reste à voir si on assistera aussi à un changement de mentalités ou de pratiques.
Source: Radio-Canada