Chez Sony, j’étais toujours autour des mêmes artistes. Chez Universal, il y a plus d’artistes qui cadrent avec ce que je fais, comme Far East Movement ou The Black Eyed Peas ». De fait, le DJ, qui est probablement l’un de plus connus sur la scène canadienne, pourra dorénavant remixer des chansons d’artistes ou de groupes qui sont sous l’étiquette Universal. « Je pense à Lady Gaga, Enrique Iglesias, Rihanna, Taio Cruz… On est à développer beaucoup de choses et on a déjà acheté des licences pour plusieurs chansons ».
MC Mario a entamé sa carrière avec Quality et Polygram avant de signer avec Sony, avec qui il a été associé pendant 14 ans. « Ça se tramait depuis trois mois, dit-il à propos de la rupture. J’ai tissé des liens avec certaines personnes de la compagnie, mais il ne faut pas que ça devienne personnel ». Discret quant à l’aspect financier du contrat, le DJ explique que « tout dépendra des ventes d’albums ».
Pour marquer son passage avec Universal, MC Mario aura, notamment, une nouvelle image. « On a tout refait. Le look sera plus léché, et le site Internet sera revampé. « Ils voulaient que j’arrive avec le son MC Mario, dit-il, à propos des patrons de Universal, en ajoutant que, forcément, sa musique sera différente, puisqu’il aura accès à un nouveau catalogue de chansons. On ne peut pas dicter un son, mais ça va se faire tout seul, en changeant de gamme ».
UN NOUVEAU MODÈLE
En 2009, MC Mario a franchi la barre des trois millions d’albums vendus en carrière. « Le modèle d’affaires a tellement changé, fait-il remarquer. Au début, on visait 100 000 exemplaires vendus par album. Aujourd’hui, quand t’en vends 25 000, au Canada, sur la même période de temps, c’est tout un exploit. Avant, il y avait 18 tounes sur une compilation, et la seule façon d’aller chercher celle qui t’intéressait, c’était d’acheter l’album. Aujourd’hui, on peut acheter les chansons à la pièce », dit-il, en ajoutant que le piratage s’est ajouté aux difficultés de l’industrie.
MC Mario est aussi animateur à Virgin 96, et copropriétaire du club 1234 depuis 2004. « Le 1234 a existé à la fin des années 70 et au début des années 80. Pour beaucoup de monde, le Studio 54 de Montréal, c’était le 1234 », explique-t-il. Le club sera d’ailleurs l’hôte, demain soir, du party célébrant la première du film Funkytown. « En 2002 et 2003, c’était très hip-hop à Montréal, et il n’y avait pas de club house qui me ressemblait. C’est un club pour DJ, fait par des DJ », dit-il.
DE LA MUSIQUE « JETABLE »
Actif depuis la fin de l’époque disco, MC Mario estime que la musique de club a su traverser les époques parce qu’elle se renouvelle constamment. « C’est de la musique de party, jetable. Le son est interchangeable tous les quatre, cinq ou six mois. C’est toujours un nouveau son », dit-il. Solidement implanté dans le milieu et bien connu des autres DJ à travers le monde, MC Mario est à l’affût de toutes les nouvelles tendances. « Tous les matins, j’ouvre mon ordi et je reçois des produits de partout à travers le monde, venant de producteurs, de labels, de sous-labels, de studios de production, de DJ, de chanteurs et de wannabe », dit-il.
Source : Canoë