Il a ajouté que ce retrait requiert l’accord unanime des membres du Conseil de sécurité, qui ont tous le droit d’y opposer leur veto et ce, sans avoir à se justifier. La requête de M. Abdelrazik sera examinée cette fois-ci par la nouvelle ombudsman des Nations unies, l’ancienne juriste canadienne Kimberley Prost. Elle soumettra ses recommandations à un comité du Conseil de sécurité, mais l’organe de l’ONU est libre de ne pas les observer. Le comité 1267 du Conseil de sécurité a été créé en 1999, dans la foulée de l’élaboration de la liste noire des criminels terroristes.
M. Abdelrazik devrait recevoir une réponse d’ici les quatre à six prochains mois. En dépit de leurs faibles chances de succès, Me Champ a indiqué avoir remis un dossier démontrant que M. Abdelrazik a été ajouté par erreur à la liste noire en raison d’aveux obtenus par la torture. « Il est évident que les États-Unis ont torturé certains individus qui sont à l’origine des allégations portées contre M. Abdelrazik », a spécifié Me Champ. Le Montréalais de 46 ans, qui habite la métropole avec ses deux enfants, a passé six ans en exil forcé au Soudan. Il y a été incarcéré pendant quelques années et soutient avoir été torturé.
Sa mention sur la liste noire de l’ONU lui interdit de quitter le territoire canadien. Tous ses avoirs ont été gelés, incluant la pension qui lui avait été octroyée à la suite de la mort de son épouse, décédée des suites d’un cancer. « Il doit d’abord obtenir l’approbation d’Ottawa et de New-York pour payer ses factures de téléphone », a déploré Me Champ. Décrocher un emploi est pratiquement impossible pour M. Abdelrazik, puisqu’il lui faudrait faire approuver tous ses chèques de paye par le Conseil de sécurité, a-t-il mentionné.
M. Abdelrazik a aussi porté sa cause devant la Cour fédérale et martèle que ses droits garantis par la Charte canadienne ont été bafoués. Il poursuit également le ministre des Affaires étrangères Lawrence Cannon et le gouvernement Harper pour 27 millions $ en dommages et intérêts.